Citoyens !
Allez, je t’avertis, ce billet n’a rien de très rationnel ni de très fouillé. Sauf que j’ai eu super peur ce matin alors que des copains commençaient à parler de leur avenir professionnel.
Car je me suis dit 5 choses :
- la population des utilisateurs Twitter est loin d’être un îlot d’amour géant où chacun échangerait pour le plaisir pur de communiquer. Qu’on le veuille ou non, nous sommes dans un environnement de pouvoir, d’attention avec des logiques de rétribution : donne moi ton capital social/médiatique et je dirai qui tu es. Je te suivrais peut-être
- même si on a juste envie de bavarder sur les tulipes, curieusement on suit rapidement (ou on se fait suivre) par des contacts pro, par le mec du cabinet du Ministre untel, par le journaliste du Fig’ etc. Et oui, curieusement, y’a pas beaucoup de mécanos sur Twitter, beaucoup de gens…de pouvoir
- du coup, si tu commences à parler d’éléments personnels, même si tu es « anonyme » (ça existe encore de nos jours ?), il y a un risque de reprise, de déformation…bref un enjeu de contrôle de sa réputation. Mon employeur verrait d’un très mauvais œil que je batifole avec tel ou tel concurrent. Et bien faisons attention à ce qu’on raconte sur Twitter : nous sommes dans une économie qui ne supporte pas l’inattention
- si le web social devient le monde social tout court, alors le privilège du droit à l’oubli et à être incognito disparait rapidement. On peut faire un parallèle avec un moteur de recherche : on ne trouve que ce que l’on exprime explicitement. Du coup « les gens » qui vous cherchent vont forcément faire le tour de leurs contacts pour avoir de l’info. « Tu connais ce mec ? il fait quoi ? »
Amis, faites gaffe : on n’est pas dans un chat privé, on n’est pas dans une room Voila.fr bloqué par un mot de passe. On est dans une gigantesque boite de nuit où tu vas pouvoir à la fois converser avec ton cercle de potes mais aussi être observé par la petite nana du bois joli, par ton pire cauchemar, par ton adversaire mais néanmoins confrère. A l’heure des 140 caractères de gloire, fais attention l’ami : le paparazi, on en est désormais tous actionnaires.