Astérix fête ses 50 ans, « Restons Correct ! » lui souhaite un très joyeux anniversaire car le petit Gaulois teigneux figure, en compagnie de Lucky Luke, au panthéon de nos BD favorites. Loin derrière Tintin et Milou mais en excellente place tout de même.
Nous espérons que la fête sera joyeuse, que la cervoise coulera à flot, que les sangliers rôtiront par hardes entières, qu’Assurancetourix ne chantera pas et que les pirates, venus taper l’incruste pour l’occasion, ne repartiront pas avec l’argenterie du village…
N’empêche que, sans vouloir casser l’ambiance, cet anniversaire aura quand même un petit arrière-goût de pot de départ en retraite. En retraite bien méritée mais en retraite quand même car ce qui fit, outre l’indiscutable talent de ses créateurs, le succès du plus connu des Gaulois est quand même un peu en train de s’estomper.
Qu’on le veuille ou non, Astérix et son village sont un peu la France du passé, celle des années 60, de la résistance à la culture américaine. Les baffes aux Romains sont autant de coups de faux dans les champs de maïs OGM, de saccages démontages de Mac Do aveyronnais.
Du reste, si José Bové s’est laissé pousser sa fameuse paire de bacantes, c’est peut-être parce qu’il apprit à lire dans les premiers albums de la série. Goscinny et Uderzo ont situé le village rebelle en Armorique, ils auraient pu tout aussi bien le localiser au fin fond du Larzac…
La nostalgie est parfois sympathique, surtout quand elle s’exprime avec talent ; elle peut aussi être nauséabonde quand, sous prétexte de sauvegarde ou « d’exception culturelle », elle se teinte de passéisme si ce n’est de xénophobie.
Josettine et Marcelix ont lu Astérix, aiment la (vraie) galette-saucisse mais revendiquent la Liberté de changer s’ils le souhaitent pour un (tout aussi vrai) big-mac-coca….