Le costard

  
   New-York City, tribunal et pleine effervescence,
  Les curieux s’agglutinent pour le début d’audience,

   Une drôle de chorégraphie et une sacrée danse :

   Public, prévenus et avocats entrent tous en cadence.

   Mais le voleur malin aux quantités de larcins

   A oublié son jean et s’est sapé très bien,

   D'un costume emprunté au charme plus que certain,

   Pour un  petit effort qu’il n’a pas fait en vain…

   ‘La sortie SVP ?’ Et l’huissier dévoué d’amener

   Ce si poli monsieur tellement bien habillé

   Jusqu’à ladite porte qu’il semblait tant chercher

   Et qu’il s’est aussitôt empressé d’emprunter !

   Un petit mètre à parcourir et bonjour la liberté,

   L’homme va vite s’évanouir et s’auto-évaporer

   Sans que personne autour n’aie vu ou remarqué

   Qu’il faisait bien partie du groupe des inculpés…

   Mort de rire ! L’huissier déconfit a été applaudi

   Et la cour en entier a eu le gros souci

   De passer pour une conne et la police aussi

   Pendant que le voleur rentrait tranquille chez lui.

   Le ‘portier’ bien aigri ne recommencera pas

   Et avec ou sans costard on ne le reprendra plus

   A indiquer comme ça le chemin de la rue 

   Ou confondre un prévenu avec un avocat !

   Rien de vraiment très méchant là-dedans,

   Juste un petit fait divers pour le moins amusant,

   Une évasion fastoche au culot insolent,

   Et un habit parfait, qui allait comme un gant...

   Moralité : quand tu t’habilles prend ton temps

   Car même si ça te paraît un peu con ou dément

   L’habit fait bien le moine et c’est assez tripant

   De pouvoir s’échapper juste en se ‘déguisant !’

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