C’est la banale histoire d’un type, Monsieur André Bamberski, qui fait le travail de la police à sa place parce que son affaire emmerde tout le monde.
Imaginez un peu que votre enfant soit retrouvée morte assassinée, alors qu’elle a été passer son week-end chez sa mère et son beau-père en Allemagne.
En 1982, on retrouve Kalinka Bamberski, morte au domicile du Docteur Dieter Krombach, au bord du lac de Constance. Son corps portait des traces de piqûre intraveineuse, mais cela n’a pas semblé interpeler la police allemande, rien à voir avec le CSI de Miami, qui aurait fouillé, fait l’autopsie et trouvé les preuves nécessaires à l’inculpation du coupable. Mais, l’autopsie aurait été pratiquée par des confrères du docteur Krombach, dissimulant la vérité à la police.
Le père de son côté, un type comme les autres, refuse les résultats de l’enquête allemande au point d’être persuadé que le nouvel époux de son ex-femme, cardiologue de son état, est coupable d’avoir drogué sa fille pour la violer et la tuer par la suite.
Il dépose plainte en France et obtient 3 ans plus tard, en 1985, la possibilité d’exhumer le corps de sa fille et de la faire à nouveau autopsier sur notre territoire par des légistes détachés de l’affaire cette fois-ci ; le résultat est troublant «l'intégralité des parties génitales et du bassin ont été prélevés». Troublant pour une mort soit disant naturelle ???
Vous mourrez de cause naturelle et on vous enlève les parties génitales, jusqu’à présent aucune greffe de la sorte n’a été pratiqué dans le monde, alors pourquoi si ce n’est pour dissimuler des faits, des preuves ?
À la suite de cette sordide découverte, un mandat d’arrêt est lancé par la France contre Dieter Krombach qui est déjà condamné par la justice allemande pour une autre affaire d’abus sexuel sur une patiente de 16 ans. Encore un copain de Polanski, c’est pas vrai, non mais vous y croyez ? Dieter Krombach a tout de même été condamné par contumace en France, mais n’était pas extradé et il vivait paisiblement chez lui près du Lac de Constance avant qu’il ne se fasse enlever par des malfrats.
En aparté, je tenais à signaler mon ineffable dégoût pour ces personnes au-dessous de tout soupçon, qui s’autorisent les pires saloperies sans craindre les conséquences de la justice, il ne faut donc pas faire confiance à cette racaille en costard, médecins, politiques, flics, stars du show bizz et je ne sais qui encore, tous ces gens se sentent protégés par une sorte d’immunité qui les transforme en Serial Killer, des malades mentaux à qui on donne naïvement du pouvoir.
En 20 ans, le père de la victime avait donc utilisé tous les moyens légaux pour faire juger et condamner l’assassin de sa fille, mais en vain, puisque celui-ci vivait paisiblement chez lui.
Ce que j’adore dans ce genre d’histoire c’est la bonne morale judéo-chrétienne et démocratique : Laissez la justice faire son travail… Oui en effet, mais qu’a-t-elle fait la justice, à part du vent avec les bras ?
Nous avons un assassin, une victime, un père désespéré qui a perdu son enfant et… et puis rien, puisque le criminel vit tranquillement sans remords de ses crimes. Parfois, j’ai comme une envie de me trouver au Far West ! Et c’est qu’a fait le père de la victime, il a pourchassé l’assassin pendant 20 ans et s’est arrangé pour le faire kidnapper et le livrer lui-même à la police Française. Whoua ! Chapeau bas Monsieur Bamberski, chapeau bas.
Hein, quoi ? Il ne faut pas le dire ? Je ne dois pas féliciter le justicier de sa fille ? Bien, pourquoi ? Ah ! C’est pas bien, non, c’est pas bien de faire sa justice soi-même ? Pourquoi si un assassin tue votre enfant, et puis, il ne l’a pas tué l’assassin, il l’a juste livré à la police sous un porche d’immeuble à Mulhouse, juste à la frontière Franco-Suisse, c’est quand même pas un crime ? Et bien si ! On n’a pas le droit de kidnapper des assassins, c’est la LOI ! Heu, excusez moi, est-ce qu’on a le droit de les juger au moins ?
En Allemagne, qui est toujours prompte à juger, la ministre de la Justice du Land de Bavière a jugé parfaitement «inacceptable» cette forme d'auto-justice, mais pour le père de la victime, l’inacceptable c’était bien que la justice allemande ait bâclée l’enquête sur la mort de sa fille en laissant l’assassin vivre paisiblement dans sa belle maison du Lac de Constance.
Mais comme la justice Française n’apprécie pas d’avantage qu’on lui fasse la leçon, le père est tout de même mis en examen pour enlèvement et séquestration dans un coffre de voiture avec coups et blessures volontaires, mais ce n’était pas lui, c’était un groupe d’homme qui a eu cette responsabilité de l’enlever et de le livrer. Mais il est tout de même formidable le pouvoir, car même si la raison nous pousse à admettre qu’il a (qu’ils ont) foncièrement tors (le pouvoir et la justice), c’est la justice qui ne fait pas, qui fait mal son travail qui a toujours raison !
Bon, reste à présent à juger et à condamner l’assassin violeur d’adolescentes, le père de la victime que la justice, parce qu’elle est bonne, va condamner par le principe et puis, on oubliera cette affaire.
À ce propos, vous souvenez-vous d’Ophélie Bretnacher, retrouvée morte dans le Danube à Budapest, on a découvert à l’autopsie, qu’elle avait un hématome sur la tempe, et qu’elle n’était donc pas morte de mort naturelle, mais quoi ? Mais rien, il ne se passe rien, la justice Hongroise semble dissimuler des informations, la justice Française ne peut rien faire de son côté, toutes ces jeunes filles assassinées emmerdent bien du monde depuis qu’elles sont mortes assassinées.
Ah, nous vivons une époque formidable…