Sarkozy s’apprête en effet à créer à la va-vite et en catimini deux nouveaux fichiers de police.
Sur la forme, le procédé est révélateur. C’est par des décrets publiés discrètement un dimanche que le ministère de l’Intérieur a choisi de créer ces fichiers. En choisissant cette méthode, HORTEFEUX décide de contourner le Parlement en dépit des assurances qu’il avait données. Pourquoi, en effet, ne pas avoir repris la proposition de loi, adoptée à l’unanimité de la commission des lois ? Ce travail consensuel prévoit de faire de la création de nouveaux fichiers une compétence législative.
Sur le fond, le contenu même de ces nouveaux fichiers constitue une nouvelle atteinte aux libertés. La possibilité de fichage des opinions politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales en cas « d’atteinte à la sécurité publique », et le fichage d’origine géographique, laissent la voie ouverte à des dérives. Ces risques avaient d’ailleurs conduit les auteurs de la proposition de loi à poser le principe de l’interdiction de ficher de telles données sensibles.
Pour assurer la sécurité, il peut être nécessaire de disposer de fichiers efficaces et acceptés par tous. En ne se donnant pas les moyens d’établir des procédures de fichage transparentes et garantissant la protection des libertés publiques, c’est la sécurité des Français qui sera finalement perdante.
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