Courrier de candidature au conseil d'administration départemental de l'ADMR de Loire Atlantique

Publié le 22 octobre 2009 par Gchocteau

J’ai appris le départ de l’un des administrateurs fédéraux et je saisis l’opportunité pour présenter ma candidature par cooptation, conformément aux statuts.

Je me présente en quelques mots... J’ai 38 ans, 2 enfants (17 et 8 ans), actuellement Président de l’ADMR de Riaillé, association du Pays d’Ancenis qui a eu quelques aléas il y a environ un an, et qui est animé par une poignée de bénévoles depuis.

De formation assistant social, professionnellement, je suis délégué général d’une association nationale, basée à Nantes, qui anime un site internet d’actualités et d’emploi dans l’économie sociale et solidaire. Je suis amené à beaucoup me déplacer (Entre autres sur Paris) et à rencontrer beaucoup de monde, dont certains sont dans les services à la personne. Je donne des cours sur l’économie sociale, j’anime des conférences sur l’emploi et sur l’économie sociale. L’association est composée de 3 salariés et d’un conseil d’administration de 7 personnes.

Personnellement, je fais partie d’association depuis mon adolescence. Etudiantes, syndicales, revendicatives, mes expériences sont nombreuses et m’ont déjà conduit à des postes nationaux de coordination (6 salariés, 75 antennes départementales, 500 militants, une mutuelle d’assurance, un magazine d’information, une association de formation).

Ma candidature s’effectue dans un contexte particulier, car l’association ADMR de Riaillé a pris la position de laisser le plus possible les aspects techniques de l’activité, la délégant avec confiance à la fédération. Je ne suis donc pas, et ne veut pas l’être, un « technicien bénévole ». Cette position a été naturelle car tous les bénévoles ont souhaité aider, donner du temps, accompagner, mais pas pour être des commerciaux, des comptables ou des techniciens. Mon engagement à l’ADMR, auprès de vous si vous le permettez, se fera en m’attachant à 4 principes intangibles pour moi, piliers de ma participation :

  • 1. La relation avec les intervenants : On ne peut prétendre être une association, penser autrement la relation sociale si les responsables des salariés n’ont pas en tête une relation saine Employeur / employé. Les intervenants sont des professionnels, techniquement opérationnels certes, mais aussi ayant droits et devoirs. Nous devons accompagner leur activité quotidienne (Régulation, supervision, formation, …) et jouer notre rôle d’employeur responsable et attentif, plein et entier. Ce qui encadre notre relation avec les salariés reste le contrat de travail et non le contrat avec l’usager.
  • 2. La place des bénévoles : le bénévolat n’a jamais été aussi fort en France que depuis ces dernières années. La crise du bénévolat reflète plus un changement de forme dans l’engagement qu’une baisse quantitative. Majoritairement, on ne s’engage plus pour gérer et sur de la régularité, mais sur des actions « coup de pouce » et sur du visible. On peut, on doit le regretter pour la gestion de nos associations, mais c’est un fait avéré. Le renouvellement des générations bénévoles se pose de façon criante sur certains secteurs où la plus-value sociale de l’engagement est faible. Comment penser attirer des jeunes adultes à s’investir pour gérer des plannings ou faire des encaissements ? Par contre, l’engagement inter-générationnel et l’accompagnement des plus faibles seront à coup sûr, plus attrayants pour des jeunes en recherche de sens. Charge à nous de les accueillir au delà.
  • 3.La démocratie : Étroitement lié au bénévolat, je la place sur 3 niveaux...
  • Le pouvoir des bénévoles élus : un élu reste le responsable légal de l’association. Que ce soit au niveau fédéral ou local, il est le responsable socialement et légalement. L’interaction entre le salarié et l’élu doit être grande et clairement défini. Et à tous les niveaux, la structure doit pouvoir proposer, les élus décider et trancher. Pas l’inverse. Pour cela, le débat doit être un outil de développement dont on ne doit pas avoir peur, au contraire. J’en serai un ardent défenseur.
  • Si un élu porte le pouvoir sur la structure, il porte aussi et surtout le pouvoir de représenter les composantes de son association. Et non pas que lui même. Un élu porte donc une responsabilité : responsabilité de porter des orientations définies collectivement, responsabilité de défendre le mandat qu’on lui a donné, …
  • Intégrer le plus possible dans le processus de décision les bénévoles : même si l(a faible)’expérience que j’ai de l’ADMR me permet de dire que ce n’est pas facile, c’est pourtant le bon cap. Intégrer les bénévoles, les faire participer et les faire influer sur des sujets sont les seuls moyens d’en faire de futurs administrateurs, de les faire rester et d’en attirer d’autres.
  • 4. Une entreprise associative en phase avec la réalité et le contexte dans lequel il agit : le secteur des services à la personne subit la contrainte de reposer sur des organismes autonomes et indépendants (A 85% d’associations avec des élus bénévoles) et de vivre majoritairement de financements publics (Ou privés mais totalement encadrés). Il faut donc qu’elle soit efficiente, pragmatique ET démocratique. L’enjeu est de taille, mais pas impossible à relever si on regarde les autres entreprises associatives, mutualistes et coopératives qui le font depuis 150 ans, les mutuelles santé en tête (Activité encadrée, mais réelle plus value pour leurs adhérents). Les schémas de fonctionnement, les processus décisionnaires et le dialogue interne doivent être actualisés, en phase avec la réalité de terrain et les enjeux économiques du marché. Coupler économique et social est la force de l’ADMR, il faut l’expliquer, le valoriser et le développer. Et l’économique passera par une encore plus grande professionnalisation, une rigueur comptable, une amélioration des prestations auprès de nos adhérents et la recherche de pistes de développement (Nouveaux marchés des entreprises => cf dernier numéro du lien ? Développement de l’aide aux familles ? De l’aide optionnelle aux personnes âgées ? De l’accueil collectif ? Je ne sais pas, discutons en !)

Voilà le sens de mon engagement. Je peux apporter de la réflexion, du temps, de la parole, des déplacements, des actes, mais je le ferai dans un contexte : dans le dialogue, le débat, le respect des engagements et la place ouverte à chacun.

Dans la transparence, vous avez donc mes motivations pour faire un bout de chemin ensemble.

Dans l’attente,

Guillaume CHOCTEAU