Rentrée littéraire: Un roman français, Frédéric Beigbeder

Par Aucoindulivre

ACDL fait sa rentrée et souhaite mettre en avant chaque semaine un ou plusieurs ouvrages qui paraîtront ou qui sont parus dans le cadre de la rentrée littéraire.

Se souvenir de son enfance, cela peut engendrer plusieurs sentiments: la souffrance, le bonheur, la nostalgie, l’angoisse etc… Frédéric Beigbeder, dans Un roman français, ça lui permet de survivre à sa garde à vue (lors de son arrestation en 2008 pour usage de cocaïne sur le capot d’une voiture à la sortie d’une boîte de nuit parisienne).

Jusque là, soit disant amnésique, Frédéric n’avait aucun souvenir de cette enfance (traumatisante?), mais l’enfermement et l’inconfort le positionnent face à lui même et à un trou noir de près de 40 ans. On est bien loin du personnage d’Octave de 99 francs, comme il le dit lui même, et on rencontre quelqu’un de touchant qui à travers ses propres souvenirs conte les souvenirs d’une génération. Car, ce roman n’est pas seulement à propos de Frédéric Beigbeder: mais aussi sur la société de consommation, l’évolution de la France depuis les années 1960, ou encore la libération des mœurs.

On alterne entre, l’atmosphère glauque de la prison, les plages de Guéthary où le petit Beigbeder pêchait la crevette avec son grand-père, la mise en relation entre l’enfance de Beigbeder et celle de sa fille Chloé, le divorce de ses parents, ainsi que leur mode de vie divergent. Les générations se croisent et se décroisent, mais se répètent-elles?

Bien construit, Un roman français est agréable à lire pour ceux qui sont habitués au style Beigbeder. Un mélange d’images bien trouvées, quelques mots crus et le tour est joué. On passe un bon moment, on s’adonne nous aussi à nos souvenirs d’enfance et à tout ce qui a pu nous constituer en tant qu’adultes. Cependant, il n’y a rien de fantastique qui se produit, après avoir refermé le livre, on oublie vite la densité des détails fournis. Une seule phrase revient à l’esprit et résume le livre: “Il est difficile de se remettre d’une enfance malheureuse, mais il peut être impossible de se remettre d’une enfance protégée” .(p.121)

Un roman français, Frédéric Beigbeder. Editions Grasset, 2009.