Guy Môquet : Chateaubriant, le 22 octobre 1941 ** / Gérard Streiff (2007)
C'est le récit de cette journée tragique du 22 octobre 1941, heure par heure, la dernière de ce jeune communiste de
17 ans, qui est relatée ici, vécue par Guy Môquet lui-même se doutant, à son réveil, de l'imminence d'un événement inhabituel, mais aussi par Touya, le
sous-lieutenant de gendarmerie, par ses amis Rino et Odette, laquelle lui a promis un patin, par le gendarme Hubert Duvanel ayant informé la veille les détenus de la 19 de ce qui les
attendait,... et par bien d'autres encore. Un cahier documentaire et des photographiques sont jointes en annexes.
Demain, 22 octobre, doit être lue dans les établissements scolaires la dernière lettre du jeune Guy Môquet à ses parents, avant son exécution par les nazis à Chateaubriant, il y a 66 ans.
A elle seule, la lecture de cette lettre ne suffit pas et pourrait même être mal interprétée par des élèves,
pour certains déjà fragiles : c'est celle d'un jeune garçon regrettant de mourir si jeune, de ne pouvoir embrasser une dernière fois sa famille et demandant à sa mère d'être courageuse. Ce qui
est gênant, c'est qu'elle n'est chargée que d'une valeur émotive : émouvante, certes, mais non explicative ni incitative à la vigilance et à la résistance. Pour bien faire, il faudrait donc la
resituer dans un contexte historique et dans celui, plus particulier, de ce coup de semonce des nazis en réponse à l'assassinat par les résistants d'un des leurs. C'est ce que réussit
admirablement à faire ce docu-fiction bouleversant, cherchant sans manichéisme à restituer par le biais de points de vue divers ce qui, ce jour-là, devait illustrer jusqu'où le régime de Vichy
était prêt à collaborer, complice de ces représailles sanglantes.
A ce sujet, vous trouverez la position argumentée des enseignants ici, ainsi qu'un
avis argumenté, sur le site de Dominique Manotti, sur la lecture de ce texte dans
les lycées.