Le vaccin de l’inquiétude

Vaccination

Lorsque je ne suis pas à l’école, ni dans mes temps libres, je travaille. Je travaille comme préposé à l’entretien ménager. Préposé à l’entretien ménager dans l’un des nombreux établissements de santé de la province.

Récemment, le responsable de la Direction de santé publique a dévoilé la liste des personnes qui, en priorité, devraient se faire vacciner en premier dans le cadre de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1). En tête de liste, tous les employés du réseau de la santé devront OBLIGATOIREMENT se faire vacciner.

Or, ce vaccin qui, selon plusieurs médias, pourrait être prêt dès lundi à être donné, sème l’inquiétude et l’émoi dans la population, mais surtout dans le réseau de la santé. Le simple fait que le vaccin soit obligatoire, contrairement à celui de l’influenza (grippe saisonnière), met sur ses gardes tous le monde du secteur de la santé. Plusieurs personnes sont pour ce vaccin, mais une énorme réticence se fait sentir.

Le discours qui circule actuellement : si tu ne veux pas te faire vacciner, tu vas être retourné chez toi, sans solde.

Voir que notre réseau de la santé a besoin de ça!

Plusieurs diront qu’il est essentiel, voir indispensable, que les employés du réseau de la santé soient tous vaccinés, et là-dessus, je ne peux pas dire qu’ils ont tord. Mais comme Monsieur et Madame « Tout le monde », ces employés écoutent la télévision, lisent les journaux, s’informent sur Internet. La crainte d’un vaccin prémédité, pas au point, mal testé avant son lancement, causant de nombreux effets secondaires et voir même inefficace est pourtant bien présente. À la veille de cette campagne de vaccination massive, de nombreuses infirmières, préposées, employés de soutien et cadres ne sont pas convaincu à propos de ce vaccin, et encore moins de l’obligation de l’avoir. Il ne faut pas être Thomas pour recevoir ce vaccin : je préfère le recevoir et savoir, être sûr à 100 % ou presque, qu’il est bon, sécuritaire, sans trop d’effets secondaires. Ceux qui le recevront dans les prochains jours ne savent pas à quoi s’attendre, eux ni personne.

Allez voir les chiffres. Moi qui fait parti de la catégorie 20-30 ans, c’est la tranche d’âge qui, depuis l’apparition de cette maladie, a été le plus touché. Mais c’est la tranche d’âge qui s’en est le mieux sorti. Bénin, la grippe A quand on a 25 ans. Croyez-vous réellement que j’ai envie de me faire vacciner? Moi qui n’a jamais attrapé la grippe, qui a une santé de fer, qui travaille depuis plus de quatre ans dans le réseau et qui doit avoir un méchant bon système immunitaire, devrais-je vraiment avoir le vaccin? Pourquoi ne pas plutôt me guérir, avec du Tamiflu, plutôt que de prévenir? Surtout quand tout laisse croire que la prévention qui sera appliquée n’est pas à point…

Je suis inquiet, de nombreux collègues sont inquiets. De nombreux spécialistes le sont et le Gouvernement du Québec reste immobile, muet, face à ce vent d’opposition à ce vaccin. En tant qu’hommes et femmes, c’est de notre santé qu’il s’agit, et de nos droits et libertés, et le gouvernement ne fait rien pour nous rassurer.

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