Pourtant je vous assure qu'à l'époque les personnes qui l'ont utilisée était absolument ravies, et moi j'étais très fière de ma petite crème. Bon, elle sentait un peu fort mais elle était très réparatrice, bien efficace selon tous les utilisateurs (moi j'avoue, je ne soignais guère mes pieds à l'époque, ils se débrouillaient tous seuls !).
Quand j'ai ressorti ma formule, établie en grammes, j'ai tout de suite tiqué...Bon, pas d'eau...A l'époque, on chauffait sans vergogne les hydrolats...Soit... Mais là où j'ai écarquillé mes mirettes c'est en voyant la proportion d'émulsifiants et co-émulsifiants et le rapport eau/huile !!!!
J'ai passé ma formule à la moulinette de mon tableau de calcul pour transformer ça en pourcentages...Et voilà !
On ne rigole pas hein !!!! lol
Ingrédients
&
&Phase huileuse grammes pourcentage
HV amande douce 16 14,04
Beurre d’avocat 14 12,28
Cire émulsifiante 10 8,77
Beurre d’illipe 6 5,26
Cire d’abeille 8 7,02
Acide stéarique 6 5,26
Total 60 52,63
Phase aqueuse grammes pourcentage
Hydrolats de menthe et d'hélichryse 48 42,11
Total 48 42,11
Actifs et conservateurs grammes pourcentage
Chlorophylle 4 3,51
HE cyprès, tea tree, menthe 2 1,75
Total 6 5,26
Total général 114 100
Allez zou...Séance d'auto-criticage quelques années après (ben oui j'ai dû pondre cette formule en 2005 hein...) :
La phase aqueuse, comme déjà dit, uniquement composée d'hydrolats...Pas glop ! Maintenant je mets toujours une quantité d'eau suffisante pour former d'abord l'émulsion à la température requise par l'émulsifiant et je rajoute mes hydrolats sous 40°c.
L'émulsifiant et les co-émulsifiants : je sortais de la période tout cire d'abeille des débuts (et oui en France il y 4 ans on avait pas encore de cires émulsifiantes !) et j'ai dû avoir du mal à l'abandonner...Un peu compte tenu du but de la crème (nourrir et protéger) soit...Mais là...Trop c'est trop...
Et hop on rajoute une (méga) couche d'acide stéarique, des fois que hein, on ne sait jamais, ça ne soit pas assez épais ou nourrissant...
Dire que ce pourcentage de cire émulsifiante aurait pu se suffire à lui même !
Les ingrédients choisis : Là je me souviens très bien avoir réalisé cette crème après réception d'une commande outre-atlantique...J'étais une pionnière à l'époque ! Et j'étais très fière de mon beurre d'illipé et de ma chlorophylle voisinant avec la très classique huile d'amande douce grande base des tambouilles de toutes.
J'avais aussi déniché des hydrolats peu courants au Jardin des Nielles et des Senteurs (Christian Nugier) et chez U Mandriolu... Tout restait à découvrir...Maintenant c'est si facile...Je crois qu'on en perd ce plaisir de la découverte, de la recherche...Résultat, je vais toujours plus loin, toujours plus original, pas pour épater la galerie, mais pour retrouver ce plaisir des débuts, cette joie de la pépite mise à jour. Je dois avoir une âme de chercheuse d'or.
Mais je ne rougis pas de ces ingrédients...Disons que je n'utilise plus l'huile d'amande douce, parce que je la trouve collante, et qu'elle se conserve mal. Je mettrais maintenant plus facilement dans ce cas de l'huile de macadamia ou d'argan. Je garderais les 2 beurres, nourrissants, réparateurs, tout à fait adaptés dans ce cas.
Je suis devenue un peu fâchée avec l'acide stéarique que je rends responsable (peut-être à tort) de l'effet film blanc des crèmes, j'ai tendance à l'évincer au profit de l'alcool cétylique. Il mériterait au moins de lui être couplé.
Les hydrolats sont sympas, je ne les renie pas ! :-) Pas plus que les huiles essentielles, le but était de favoriser la circulation sanguine, cicatriser les crevasses et rafraîchir.
J'irais beaucoup plus mollo sur la chlorophylle, voir je la supprimerais...Je la trouve collante, difficile à manier et en fait là je pense que les autres ingrédients aromatiques se suffisent à eux-même.
Dans les grands absents de cette formule, une catégorie de taille...Les conservateurs !
A l'époque on rajoutait des capsules de vitamine E qu'on perçait en s'en mettant plein les doigts et de l'extrait de pépins de pamplemousse...Un peu au petit bonheur la chance, vu qu'on copiait sur les Américaines sans avoir aucune idée de la concentration de leur produit. Je rajoutais ça à la fin, sans même le compter dans la formule.
Autre absente qui pourtant était disponible (mais je pense qu'on avait du mal à en trouver de la végétale), la glycérine...Pourtant là, elle avait sa place pour lutter contre le pied sec !
On pourrait trouver plein d'ingrédients à rajouter...Panthenol, bisabolol, NFF...Mais cela représente un coût certain et est ce indispensable ? On pourrait aussi mettre un amidon...Qui diminuerait l'effet gras...
Pour l'émulsifiant, maintenant on a le choix ! Polawax, xyliance, cg90, Montanov68...et d'autres, tout ça disponible sous divers noms commerciaux pour tromper l'ennemi...
Allez, je me lance dans le dépoussiérage ! En gardant l'esprit mais avec mon oeil actuel...
&
Phase huileuse pourcentage grammes
HV macadamia 14,00% 14
Beurre d’avocat 12,00% 12
Cire émulsifiante 5,00% 5
Beurre d’illipe 5,00% 5
Cire d’abeille 1,00% 1
Acide stéarique 1,00% 1
Alcool cétylique 2,00% 2
Total 40,00% 40
Phase aqueuse pourcentage grammes
Hydrolats de menthe et d'hélichryse 20,00% 20
Eau 32,70% 32,7
Glycérine 4,00% 4
Total 56,70% 56,7
Actifs et conservateurs pourcentage grammes
Chlorophylle 1,00% 1
HE cyprès, tea tree, menthe 1,50% 1,5
Vitamine E 0,20% 0,2
Geogard 221 0,60% 0,6
Total 3,30% 3,3
Total général 100,00% 100
Bon et bien...Il ne reste plus qu'à en refaire de cette crème...
Un dernier instant nostalgie...Si cette crème porte ce nom, c'est qu'il y a 5 ans, ma miss qui avait donc 9 ans regardait les dessins animés du Petit Dinosaure, appelé Petit Pied, en boucle...Maintenant si je laissais faire, j'aurais Twilight en boucle !!!
Pour le mode opératoire...
- Préparer son plan de travail, le désinfecter à l’alcool à 70°, ainsi que l’ensemble des instruments et les contenants, désinfecter ses mains.
- Récipient 1 : Peser tous les ingrédients de la phase huileuse .
- Récipient 2 : Peser eau et glycérine
- Récipient 3 : Peser les hydrolats et les actifs et conservateurs.
- Faire chauffer dans 2 bains-marie les récipients 1 et 2 à 70°c. Bien mélanger lors de la chauffe. Lorsque les 2 contenus sont à bonne température, former l'émulsion en versant la phase aqueuse dans la phase huileuse et en mélangeant au mixer ou au fouet manuel.
- Dans un bain-marie froid, continuer à mélanger au fouet à main sans introduire d'air, jusqu'à atteindre 40°c. Ajouter alors le contenu du récipient 3 en mélangeant vivement.
- Vérifier le pH et ajuster éventuellement.
- Mettre en pot en s'aidant d'une maryse souple. Etiqueter.
Une grosse flemme pour les substitutions d'ingrédients...Allez jeter un oeil ici, vous trouverez vos réponses...
Quelque part, je dois avoir l'étiquette de l'époque...Je vais retrouver ça ! lol