C’est dommage car après les années rustiques façon Chirac culs de vaches et tête de veau sauce gribiche, puis la période blingbling à la Sarko, une petite cure de raffinement un tantinet british, genre brunch élégant et Darjeeling avec juste un nuage de lait, n’aurait certes pas manqué de classe. L’alternance aurait en tout cas remis un peu de distinction à la tête d’un pays qui n’a que trop tendance à se vautrer depuis quelques temps dans les plaisirs plébéiens du big-mac-coca et de la (vraie) galette-saucisse.
Marcel, qui ne boit du thé que contraint et forcé c'est-à-dire jamais, n’en a rien à cirer mais Josette, toujours sensible au charme des beaux messieurs, le regrette amèrement. Tant pis, elle s’en remettra, elle trouvera bien sur e-bay le service à thé d’occasion qui lui permettra d’oublier cette cruelle déconvenue en papotant avec les copines du club de bridge de Pleurtuit autour d’une tasse d’Earl Grey.
C’est dommage mais c’est inéluctable car si Villepin fut un diplomate de bon niveau, ce fut aussi un piètre politique. Jamais élu, même pas Conseiller Général des Hauts de Seine faute d’avoir eu l’audace de se porter candidat, sa carrière politique se résume à un discours emphatique à l’ONU et à une succession de maladresses qui, comme la dissolution ratée de 1997 qu’il recommanda à Chirac, lui valurent l’hostilité larvée de la plupart des élus de droite et la méfiance affichée de leurs électeurs.
« Restons Correct ! » peut le pronostiquer sans risque d’être démenti : Villepin Président c’est fini.
Aujourd’hui, selon le dernier baromètre IPSOS et en dépit de ses récents « effets de manches » judiciaires, sa popularité stagne à 30 % d’opinions favorables pour 56 % de défavorables. Un niveau équivalent à celui de Ségolène Royal et de François Hollande, ses anciens condisciples de la promotion Voltaire de l’ENA.
Sic transit gloria mundi comme ne manqueront pas de se le dire in petto les plus distingués de nos lecteurs latinistes…