Correspondance: La chasse est ouverte !

Publié le 21 octobre 2009 par Imparfaiteetalors
Des manifestations surnaturelles chez Anik et Julie? Woooohhhh---
De :
Julie ---
Envoyé : ---
À : Anik ---
Objet : La chasse est ouverte ! ---
Allô Anik, ---
L’Halloween approche. Les bricolages des filles fusent de toutes parts. Et les décorations extérieures brillent par leur absence… Je n’ai pas suffisamment de courage pour les installer… Quant à les enlever, je doute de réussir avant que ce soit le temps pour les décorations de Noël… IEA?
Avec les filles, on parle des peurs, des bestioles, des fantômes. Alors je me suis risquée à leur raconter une expérience de chasse toute particulière, que PapaZen et moi avons eu la (mal)chance de vivre cet été.
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Par une belle effrayante nuit d’été, PapaZen et Julie dormaient à poings fermés, profitant d’une des rares fois où Frérot oublia de demander son boire nocturne. Quand tout à coup, un bruissement d’ailes se fit entendre… Dans un demi-sommeil, Julie ouvrit les yeux, pensant qu’un oiseau roupillait sur le bord de la fenêtre ouverte.
Mais le bruit mystérieux se reproduisit… Un froissement… régulier… à l’intérieur de la maison…
Julie se leva, déterminée anxieuse de trouver l’origine du bruit. Sur la pointe des pieds, elle marcha jusqu’à la mezzanine et écouta… Encore… Toujours…
Julie ouvrit la lumière et scruta l’horizon de sa maison…
VOILÀ! Un volatile d’une couleur indéfinissable suivait le mouvement des pales du ventilateur de plafond. Il tournait en rond sans s’arrêter et faisait (presque) autant de bruit qu’un oiseau rapace.
Julie, à la limite du chuchotement – PapaZen! Réveille-toi, il y a un monstre oiseau dans la maison!
PapaZen, dont les instincts de chasseur continuent de dormir au gaz, même depuis l’histoire de l’araignée- Hmmm…
Julie, se secouant les puces – Vite, il faut le faire sortir! J’ai pas envie qu’il chie partout dans la maison…
PapaZen, toujours au lit, y allant de ses recommandations – Ferme les portes des chambres des enfants. Et, ouvre la fenêtre.
Julie, déjà en train d’improviser un courant d’air – Que crois-tu que je suis en train de faire!
Beding. Bedang. BANG.
PapaZen, toujours au chaud sous les couvertures– L’as-tu eu?
Julie, commençant à s’énerver – Ça ne te ferait pas rien de te lever et de venir m’aider? $%?&*!
PapaZen, en bobettes, se grattant là où vous savez, les yeux dans le même trou, risquant une apparition dans le passage et esquivant l’affreux volatile d’un coup de tête (une scène d'une rare beauté) – Oh, merde!
L’oiseau de malheur ne comprit pas le message. Au lieu de prendre la sortie de secours récemment inaugurée, il descendit voletant de-ci de-là au premier étage. Voilà qui faisait une belle jambe aux deux super héros.
Julie, descendant les escaliers quatre à quatre – Il vient de rentrer dans la salle de jeux. Je l’enferme.
PapaZen, du haut des marches, répétant inlassablement – L’as-tu eu?
Julie, observant l’animal dans sa prison à travers la porte française – Je ne le vois pas. Il faudrait que j’ouvre la lumière. J’entrouvre la porte et la referme.
Et c’est à ce moment, dans cet élair de lumière, que TOUT s’expliqua. La hideuse bête vint s’accrocher au rideau de la porte française et observa Julie quelques instants. En petite boule, recroquevillée, deux crocs…
PapaZen, derrière la chasseuse d’un jour – Yeurk! Une chauve-souris!
Julie, dégoûtée – Ça alors… Elle a dû rentrer par la ventilation brisée dans la salle de bain… Ça fait des mois qu’on doit la réparer…
PapaZen, inquiet, les yeux écarquillés – Qu’est-ce qu’on fait?
Julie, lançant son plan machiavélique en regardant la bête dans les yeux – Tu rentres. Je referme la porte pour ne pas qu’elle se sauve. Tu ouvres le store sans te tromper de bord. Tu soulèves les deux clanches. Tu ouvres la fenêtre au max. Tu enlèves la moustiquaire. Et tu te croises les doigts pour qu'elle sorte… Où vas-tu?
PapaZen, risquant (probablement) une diversion – Bien, je m’en vais m’habiller. Je n’irai pas là-dedans en bedaine…
Pendant que le mâle de la maison chercha sa casquette, son pantalon, son chandail, ses bas et ses gougounes, Julie vit que le monstre s’était tapi dans un coin reculé de la bibliothèque. C’était le moment où jamais…
En bobettes elle-même, elle mit toutes les étapes du plan à exécution. Pendant ces quelques secondes qui lui semblèrent une éternité, elle se battit avec le store, les clanches, la manivelle et la moustiquaire. En refermant la porte derrière elle, elle essaya de chasser l’image terrifiante de la bestiole qui aurait pu s’accrocher dans ses cheveux.
PapaZen, arrivant à cet instant fatidique, accoutré comme pour aller tondre la pelouse – Je t’ai dit que j’y allais… pourquoi tu ne m’as pas attendu?
Julie, encore sous l’adrénaline – Je crois que ses ultrasons lui ont indiqué la sortie. Elle est partie…
PapaZen, séduisant à souhait – Je vais me coucher. Voilà une bonne chose de réglée! Bonne nuit, ma blonde.
Et c’est ainsi que se termina cette mésaventure. Après analyse, le mammifère était entré par la cheminée et avait trouvé son chemin jusqu’au sous-sol. De là, il avait progressé jusqu’au deuxième étage. Il avait commis son méfait seul. Et il dut avertir tout ses petits copains de ne pas s’aventurer chez nous car il y vivait un terrible épouvantail.
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Ça t’est déjà arrivé une expérience semblable ?
Julie
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Anik répond à Julie
De : Julie ---
Envoyé : ---
À : Anik ---
Objet : La chasse est ouverte ! ---
Hé, hé !
Tu m'avais déjà parlé de cette fameuse chauve-souris, mais j'avoue que ton récit détaillé m'a bien fait sourire. Définitivement, ton côté masculin est indéniable (alors que PapaZen semble posséder un petit côté féminin. C'est à se demander s'il a pris le temps de se coiffer un peu avant de redescendre pour la chasse à la chauve-souris…) ;-)
Ici, mis à part la chasse aux guêpes dont je suis la championne (c'est fou ce qu'un peu de Raid peut donner comme résultat pour ce type de chasse, surtout quand tes plafonds s'élèvent à 9 ou 10 pieds et que tu en fais à peine 5 (1m50) en hauteur…)
Non, le seul être digne de la fête d'Halloween qui hante peut-être ma maison, c'est ma grand-mère… En fait, il arrive souvent que les lumières de mes encastrés se ferment sans raison, pour rallumer un peu plus tard. Lorsque cela arrive, je suis souvent sous la lumière en question (oui, oui, je sais bien que ça arrive peut-être à d'autres moments, mais bon, laissez-moi mon petit côté ésotérique svp). Dans ce contexte, je me dis que c'est ma grand-mère, morte en 2007 à l'aube de ses 94 ans, qui me salue ou me fait un petit clin d'oeil. Et je m'empresse de lui répondre intérieurement (sinon, PapaRelax, rationnel au possible, pourrait me croire folle).
Je l'adorais, grand-maman Lessard, ou grand-maman Mariette, pour mes filles. Elle avait un de ses caractères, mais en même temps, le sourire toujours au visage. L'esprit allumé. Le regard vif et le sens de la réparti. Mon modèle de vieillesse, quoi. Dommage que ses yeux l'aient obligée à déménager dans un centre de retraite, à 92 ans, parce que je pense qu'elle serait encore des nôtres.
Enfin, c'est avoué, j'ai tendance à penser qu'il y a bel et bien une vie après la mort et que nos chers disparus veillent sur nous. Qui sait, c'est peut-être ta grand-mère qui t'a transmis la force d'évacuer cette méchante chauve-souris ? Ou qui te donne l'énergie de t'occuper de ta progéniture avec le sourire ?
En tout cas, moi j'ai seulement fait la moitié du chemin de ma grand-mère (elle a eu 6 filles alors que j'en ai 3), mais je ne vais pas la prendre en modèle pour cela. De toute manière, elle a toujours eu l'air de se demander pourquoi je voulais «autant» d'enfants ? Nos grands-mères ne l'ont pas eu facile… Mais la vie d'aujourd'hui est-elle plus simple ?
Bon, je m'éparpille… Passe une belle journée avec ton beau mâle chasseur…
A+
Anik