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Dominique de Villepin a fait preuve ces dernières semaines d'un sang froid exemplaire. Il lui reste à ouvrir la nouvelle étape de son positionnement dans des conditions particulièrement prometteuses, contrairement aux premiers commentaires liés aux réquisitions d'hier.
Deux mois avant le début de l'actuelle péripétie, la mode était aux commentaires proches du "faire part de décès".
A mi-procédure, il était question de résurrection. Une résurrection que nous avions évoquée dès nos commentaires de mi-août.
Aujourd'hui, dans la foulée des réquisitions d'hier, la mode du jour serait à l'inquiétude pour le devenir de l'ancien Premier Ministre.
Cette situation ne résiste pas à l'examen des faits et des chiffres.
1) Dans l'opinion, "l'affaire Clearstream" n'existe pas. La dernière enquête Ifop pour le JDD apporte des chiffres précis. Ce que veulent les Français, c'est se sortir du "mauvais quotidien" : baisse de pouvoir d'achat, hausse du coût de la vie, fins de mois difficiles. La seule "affaire" qui existe aux yeux de l'opinion, c'est la "nomination de Jean Sarkozy". Voilà la réalité des chiffres.
2) Dans les enquêtes publiées, les chiffres d'intentions de vote reposent sur une méthode rigide et non pas élastique. La méthode rigide consiste à poser la question à partir d'une liste limitée de candidats. La méthode "élastique" consiste à sonder par candidat : le vote certain, le vote possible, le vote exclu, le "ne sait pas". C'est très différent. Or, à plusieurs mois de l'élection, c'est cette "méthode élastique" qui est la meilleure car elle indique la réalité de l'ouverture des marges de manoeuvre dans l'opinion (lire la suite grâce au lien suivant : : sondages).
Sur ces bases, Dominique de Villepin est très bien placé sur la grille de l'élasticité par une "belle cote" auprès du Modem et du PS. C'est le plus large "second choix". Par conséquent, c'est celui qui a le jeu le plus ouvert. Il lui reste une inconnue certes majeure qui consiste à trouver le biais pour cliver l'électorat UMP. Cette étape franchie, Dominique de Villepin aura les meilleures cartes en mains.
3) Le principal vrai danger de l'actuelle période pour Dominique de Villepin c'est d'oublier le quotidien des Français. Le PS se tue en ne s'occupant que du "quotidien du PS". L'ancien Premier Ministre ferait de même en ne s'occupant que du "quotidien de Sarkozy et des querelles internes". La seule sortie qui compte c'est l'offre d'espoir pour un meilleur quotidien. Celui qui gagnera la course pour incarner cette offre sera le candidat fort pour 2012 reléguant tout le reste à de l'accessoire futile.
Plus que jamais, Dominique de Villepin est bien placé dans cette course.