Mgr Fernando Guimaraes, Le Curé d'Ars: une icône sacerdotale 3

Publié le 20 octobre 2009 par Walterman

Après la vie de prière du Curé, intense et vive, nous passons au second tableau de notre icône, que sontituent son zèle et son amour pour sa petite église, pour les objets liturgiques et pour tout ce qui concernait Dieu et la sacralité du lieu et du culte. L'immense travail pour construire la communauté vivant au coeur de la population d'Ars allait de pair avec le zèle pour son temple matériel. Et pendant qu'on sanctifiait la petite communauté du village, on transformait la petite église en ruines. L'amour du Curé d'Ars pour ses paroissiens passait aussi par l'amour du prêtre pour le temple matériel et la beauté du culte. De la construction du clocher et des chapelles latérales à ses prodigalités pour les nouveaux ornements liturgiques, en n'oubliant pas les vases sacrés, qu'il voulait beaux et riches parce que destinés au Seigneur. Dans les actes du procès, on rappelle qu'il voulait un calice d'or massif, parce que "le plus beau de ceux qu'il avait ne lui semblait pas encore digne de contenir le sang de Jésus-Christ". Le contraste est impressionnant, entre son presbytère pauvre et dépouillé, et la richesse dont il a voulu doter son église: rien pour moi, tout pour le Seigneur! Ce fut sa belle réponse au Frère Jérôme: "Ma vieille soutane va bien avec une belle chasuble". Et ces gens comprirent, comme par le passé les constructeurs des grandes cathédrales médiévales avaient compris. Comme comprennent encore aujourd'hui tous ceux qui reconnaissent à Dieu la centralité de la société et le leur propre existence. Quelle émotion quand, dans l'exercice du ministère sacerdotal, ici à Ars, on peut utiliser quelques-uns de ces calices ou ostensoirs ayant appartenu au Saint Curé, comme nous l'avons fait dans les Messes du Colloque. Quelle émotion pour un prêtre! C'est le second volet de notre icône.