Appelée par les vœux de Mr. Sarkozy, la lecture de la lettre de Guy Môquet est censée devenir « obligatoire » dans les écoles, le 22 octobre (jour anniversaire de sa mort). Mais je ne peux m’empêcher de penser (quelle que soit la sympathie qu’on éprouve pour le personnage, et justement pour cette raison !) que cette obligation a quelque chose de pervers que l’intéressé lui-même aurait désavoué ! Car il n’aurait certainement pas souhaité devenir ce poncif, rendu ainsi « obligatoire » par un ukase administratif, et quelle que soit la distance de ce régime (en effet incommensurable) avec le système politique qu’il abhorrait !… Le simple fait d’édicter une nouvelle obligation (non imposée par une mesure de sécurité, comme pour le code de la route) ne risque-t-il pas d’écorner précisément cet idéal de liberté, pour lequel Guy Môquet a sacrifié sa trop courte existence ?