dimanche 21 octobre 2007
Il n'y a qu'une seule chose qui m'ai gênée dans ce film : le fait qu'il soit produit par la Continental, c'était la structure de production du cinéma français pendant l'Occupation. Le climat de suspicion du film peut être aussi bien interprété comme une critique de la Résistance ou même de l'Etat de Vichy.
Le film se met lentement en place, Pierre Fresnay est un peu énervant avec son ton obséquieux et ses fausses confidences. Puis, lorsque les lettres du corbeau se multiplient et que le docteur Germain cède à Denise, tout s'emballe et le film devient très captivant. On en vient à faire comme les personnages et accuser tout le monde d'être le corbeau. Ce film est aussi une critique acerbe de la vie de province avec ses notables consanguins qui se tiennent les coudes. La remarque de Denise lorsqu'elle traite Germain de "bourgeois" et non de "crétin" est très bien vue. J'ai noté deux très belles scènes :
- Lorsque l'infirmière court dans les rues de la ville poursuivie par les bruits de la foule que l'on ne voit pas. Cela montre qu'il vaut mieux suggérer que montrer pour multiplier l'effet de tension de la scène.
- Lors du cortège de l'enterrement, les gens s'écartent du papier tombé au pied du corbillard puis lorsque la foule commence à s'en prendre à l'infirmière, on voit une succession de plans en plongée et contre-plongée suivant que le cinéaste cadre sur les accusateurs ou l'accusé.