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SGDL : le droit d'auteur en question

Par Hervé Bienvault

Massa Intéressante première journée dans les locaux de la SGDL (Société des Gens de Lettres) sur le thème de la révolution numérique de l'auteur avec quelques pistes pour esquisser les grandes lignes d'une reprise en main des auteurs de leur destin dans l'univers numérique. Si la tension (la grogne même) des auteurs était perceptible dans la redistribution des revenus que suppose le passage au numérique, les éditeurs présents ont expliqués que l'absence d'un marché rentable empêchait pour l'instant d'avoir une vision claire dans une redistribution des revenus. Sur le thème, pour l'instant nous travaillons à perte sur les investissements de distribution numérique, les avenants et contrats numériques actuels sont une réponse qui est "provisoire" à une évolution du droit d'auteur. Si Marie Desplechin ne lit jamais ses contrats, en revanche Hervé Hamon refuse en l'état de signer un chèque en blanc à ses éditeurs. Rien n'est clair dans qui gagne quoi, c'est le plus grand flou. L'éditeur François Gèze s'accorde à penser que les droits numériques ne devraient pas être accordés pour l'instant au-delà d'une durée de cinq ans qui semble une échéance à laquelle la situation permettrait d'être clarifiée. Personnellement, il s'accorde à dire qu'il est en désaccord avec la politique actuelle des éditeurs qui reconduisent tacitement une période de 70 ans irréaliste dans un univers numérique. Bref, l'idée fait son chemin dans la redéfinition complète du droit d'auteur, on le voit bien. La situation a quand même évoluée depuis le dernier Salon du Livre! Peut-être l'effet Google est-il passé par là? Seul épargné, le libraire, qui en tant que prescripteur, ne voit pas sa "marge" remise en cause. Autrement, ça frite dur dans le partage du gateau, le message semble clair, les auteurs ne seront pas absents des discussions. Le problème me semble t'il, c'est que les auteurs avancent en ordre dispersé. L'image des associations de parents d'élèves, vous voyez ce que je veux dire. Reste à savoir si la mobilisation des auteurs va être effective sur la question. On a peu parlé aujourd'hui de nouveaux venus qui ont tout juste pointé leurs têtes dans la salle en observateurs, à savoir les opérateurs de telecom, qui prendront  sans doute pas des miettes.

Nathalie Kosciusko-Morizet est venue en fin de journée apporter un certain nombre de réponses concrêtes. Le dossier sur la TVA à 5,5% pour le livre numérique est sur les rails, c'est un dossier solide qui va être défendu à Bruxelles et qui devrait aboutir rapidement. Le prix unique du livre numérique est aussi un élément prioritaire pour le gouvernement pour conforter la défense du réseau de libraires. C'est dit. Elle engage aussi les éditeurs a mutualiser leurs offres de manière à lutter contre un front d'acteurs américains, qui si on ne sait pas encore lesquels seront les vainqueurs à moyen terme, on sait de toute façon qu'ils seront américains. Le dialogue avec Google semble avoir repris de manière ferme et constructif. Il ne s'agit pas que la France soit en retard et que nous soyons dans la situation dans quelques années d'emmener "nos bijoux de familles au Mont de Piété", j'ai trouvé la formule judicieuse. Bon, il s'est dit encore beaucoup de choses mais j'ai un peu mal au crane ce soir (je dois pas être le seul), on en reparlera dans les prochains jours. D'autant que ça continue demain...


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