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Au nom du Père, du Fils et du Grand Paris

Publié le 20 octobre 2009 par Sully

On parle beaucoup de Jean Sarkozy et de sa future présidence de l’EPAD (Etablissement Public d’Aménagement de La Défense). Je ne reviendrai pas sur tout ce qui a déjà été dit : népotisme, pseudo-élection par un Conseil d’administration à 78 % contrôlé par Sarko le Père, études limitées de Sarko le Fils…

Certes, les Français sont agacés mais il n’y a là rien de très étonnant. Ministre de l’Intérieur, il avait déjà exigé que l’on procédât à des tests ADN pour retrouver le voleur du scooter de Jeannot. Il avait également annoncé – après quelques mois d’absence du gouvernement – qu’il retournait à l’Intérieur avec pour mission principale de démasquer les méchants corbeaux de Clearstream. On se doutait donc bien que Sarko le Père ne s’encombrerait pas de cas de conscience sur l’utilisation du pouvoir au profit des siens.

En revanche, il y a quelque chose qui me frappe dans cette histoire : c’est la concordance des temps (que Sarko le Père manie très bien dès lors qu’il ne s’agit pas de grammaire). En effet, la candidature de Sarko le Fils à la tête de l’EPAD a été annoncée le 8 octobre. La veille, le 7 octobre, le gouvernement avait adopté en Conseil des ministres le projet de Grand Paris, présenté par Christian Blanc. Et force est de constater que les deux événements ont la même finalité : les Sarkozy Père et Fils tiendront bientôt, entre leurs mains, de très importantes prérogatives en matière de construction.

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Ainsi, Sarko le Père contrôlera la Société du Grand Paris, décideur et maître d’ouvrage des aménagements de transports de l’Ile-de-France. Peu importe que le Conseil régional, à travers son schéma directeur, ait d’autres projets, la SGP pourra passer outre. Les terrains constructibles, la SGP pourra les préempter. Qui paiera ? Les collectivités locales. Décentralisation Acte II (décès).

Sarko le Fils, lui, aura la haute main sur les projets d’aménagement de La Défense, premier quartier d’affaires d’Europe, où se concentrent les sièges sociaux des plus grands groupes français et, par là même, arrosant financièrement le département dont Papa fut le patron et dont chacun sait qu’il appartiendra à Fifils en 2011.

Si Sarko le Père avait, parmi ses proches, un grand industriel du BTP (Martin Bouygues par exemple), on serait en droit de s’interroger sur les éventuelles conséquences financières de toute cette opération. Et si ledit industriel était propriétaire d’un grand groupe télévisuel (TF1 par exemple), on ne se poserait plus guère de question sur les futures retombées médiatiques de l’ensemble. On dirait juste : « Très fort, le mec. » Mais on n’en serait pas moins écœuré.

PS : Rien à voir. Mais mon amie Christine vient de suspendre son blog RS21. Outre la peine que cela me procure, je tiens à lui rappeler qu’elle pourra toujours, quand elle le voudra, venir travailler dans ces colonnes.


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