De la monogamie au polygaming
Décidément, le monde bouge, évolue, se métamorphose. Disparus les tabous ! Fin novembre, on nous annonce, la naissance d’un site de recontres destiné aux hommes et aux femmes mariés. Déjà on compte près de 60.000 membres préinscrits sur le site Gleenden.com.
Alors voilà. A partir du 30 novembre, un petit clic (et quelques euro selon le type de contact ou de formules choisies) et vous voilà prêts à entrer en relation avec un partenaire marié (ou en couple) comme vous. Gleenden.com se charge de vous mettre en relation avec d’autres amateurs de rencontres extra-conjugales.
« Sur notre site, les gens mariés peuvent déclarer leur statut et leur quête de sensations hors du couple », résume sans état d’âme Teddy Truchot, 27 ans, l’un des directeurs de la société américaine BlackDivine, qui propulse le projet dans sept pays européens et aux Etats-Unis. « On ne pousse pas à l’infidélité, on ne fait que répondre à un besoin. Sur les sites pour célibataires, un inscrit sur trois est déjà un marié qui ne se déclare pas. Sur les 12 millions de membres de Meetic, ils seraient 4 millions.»
Le ton est donné. Ni préjugés, ni scrupules, côté moralité, on ne se pose pas trop de questions non plus. Gleenden.com se présente comme un ‘facilitateur’ sans plus. Anonymat garanti. La photo n’apparaît que si on est le souhaite. Bien sûr, des modérateurs veillent aux dérapages et professionnels du sexe.
« Notre cible, ce sont les 25-45 ans qui veulent aller voir ailleurs parce qu’ils aiment le risque et l’amusement ou que le mariage ne comble plus, détaille encore le dirigeant. Ce sera une communauté. Quand on est infidèle, on se sent rassuré de ne pas être seul dans ce cas. »
« L’adultère technologiquement assisté et revendiqué lève l’hypocrisie des sites qui vendent de la romance. Il consacre les pratiques des réseaux sociaux comme Facebook, où les membres se livrent à l’infidélité, observe Pascal Lardellier, sociologue spécialiste du couple. Le site confirme une vie de couple plus flexible. On passe de la monogamie au polygaming, un modèle postmoderne où avoir une liaison, même si ça n’est pas officiel, devient plus simple. L’évolution de l’espérance de vie et le fait qu’Internet multiplie les possibilités de rencontres vont accroître cette évolution des mœurs. »
Nous vivons une époque formidable, n’est-ce pas ?
Les sources : Le Parisien & La Dh
La photo est signée Alexis Bogatcheck