Magazine Animaux
Seuls deux vigiles ont reconnu leur responsabilité dans les sévices infligés aux félins du supermarché Auchan à Olivet (45), en mars 2008. L'association Stéphane Lamart et la SNDA c'était constituée partie civile mais le jugement a été mis en délibéré au 18 novembre 2009.
Mercredi 14 octobre 2009, le tribunal correctionnel d'Orléans jugeait le cas de sept vigiles accusés d'avoir tué, dans des conditions particulièrement cruelles, des chats errants dans les réserves du magasin Auchan d'Olivet.
Cinq étaient présents à la barre, les deux derniers, absents étaient représentés par leur avocat. Ils sont pourtant les seuls à reconnaître les faits qu'on leur impute. Tous occupaient, entre août 2007 et mars 2008, un emploi d'agent de sécurité au sein de l'hypermarché. En qualité de coordonnateur d'équipe, Richard, 40 ans, s'est vu confier par la direction du magasin la mission de "faire quelque chose pour les chats" qui proliféraient, urinaient sur les textiles et éventraient les sacs de croquettes.
Les vigiles du supermarché Auchan auraient massacré plus d'une trentaine de chats
A en croire Richard, il n'a jamais été question de tuer les bêtes. Mais l'idée de faire appel à une société spécialisée ne lui est "jamais venu à l'esprit".
Dès lors, il est bien difficile de déterminer la responsabilité de chacun des protagonistes, puisque chacun d'eux se renvoie la balle, accusant Richard, puis un autre chef, Christophe, 37 ans, d'avoir donné des consignes pour se débarrasser des matous.
Les chats ont ainsi été jetés contre des plots de béton, donnés en pâture à des chiens ou gazés avec un extincteur. Pour autant, aucun des cinq prévenus présents à l'audience n'entend revendiquer sa part de responsabilité. À commencer par Richard qui soutient n'avoir jamais assisté à aucun acte de cruauté sur des chats.
Les quatre autres nient tout en bloc.
Cette posture agace les associations de défense des animaux, parmi lesquelles la Fondation 30 Millions d'Amis, représentée par maître Xavier Bacquet, L'association Stéphane Lamart et la SNDA représentée par Maître Patrice GRILLON qui se sont portées parties civiles.
Au total, c'est une somme de 20 500 € de dommages et intérêts, auxquels s'ajoutent plus de 15 000 € au titre des frais d'avocats, qui viennent d'être réclamés aux sept prévenus.
Le procureur de la République évoque "un trouble à l'ordre public extrêmement important" et a requis des peines de six mois de prison avec sursis et 1500 € d'amende pour les deux chefs d'équipe, et quatre mois avec sursis et 1500 € d'amende contre quatre autres prévenus. La relaxe étant demandée pour le dernier agent de sécurité.
Au demeurant, la représentante du ministère public doute ouvertement que la hiérarchie d'Auchan ait pu ignorer ce qui se tramait dans les réserves de son magasin. Elle n'est pas la seule. Les avocats de la défense s'érigent contre la constitution de partie civile du magasin Auchan. "Il y a bien eu un ordre du directeur (remplacé depuis, NDLR) d'éradiquer les chats.
Le véritable responsable n'est pas prévenu et c'est le responsable du magasin !", a souligné Maître Xavier Bacquet estimant que le magasin Auchan "vient se dédouaner d'avoir demandé à ses salariés de faire le sale boulot !". Le jugement a été mis en délibéré au 18 novembre 2009.