Depuis de nombreuses années, certains spécialistes des théories de l’apprentissage nous enseignent “l’apprentissage sans erreur”, une technique d’enseignement ou d’étude qui consiste à “driller” l’étudiant à la bonne réponse de manière répétitive. Une série d’études récentes, réalisées à UCLA (Etats-Unis) met en évidence l’avantage de l’apprentissage par l’erreur en comparaison avec cette technique.
Un des tests effectués consiste à demander à un étudiant de “trouver un mot particulier” associé avec un mot donné (par exemple “étoile”) et d’avoir défini comme bonne réponse un mot “faiblement associable” (par exemple “nuit”, qui n’est donné spontanément que dans 2% des cas). On donne 8 secondes à l’étudiant pour trouver le mot, puis on lui donne la bonne réponse et on repose la question en laissant 5 secondes pour répondre. Dans le groupe témoin, on annonce dès le départ que l’association est “étoile-nuit” et on donne 13 secondes pour trouver le mot associé à “étoile” (soit le total des 8 + 5 secondes donnés au groupe testé). Le constat est que le taux de bonnes réponses est de 10% plus élevé dans le groupe test que dans le groupe témoin…
Un autre test portait sur une lecture à propos de laquelle une question allait être posée. Dans le groupe test, on pose la question avant de faire lire le texte, ensuite, on fait lire le texte et on repose la question. Dans le groupe témoin, on fait lire directement le texte, dans lequel la bonne réponse est mise en évidence (par exemple, texte en caractères gras). Le constat est le même: le groupe test obtient 10% de bons résultats en plus.
Un article récent (en anglais) de Scientific American reprend l’ensemble de ces expériences.
La leçon à tirer de ces expériences: nous apprenons plus quand nous pouvons corriger nos propres erreurs que lorsque les solutions nous sont présentées “toutes cuites”.