Le site de Hasanlu (dans la province de l’Azerbaïdjan oriental d’Iran) est quasiment introuvable. Il nous a fallu presque une journée entière à se promener autour, en demandant aux locaux que l’on croisait (qui parlent azéri et non pas farsi – oubliez l’anglais et le français) ou cela se trouvait. Oubliez aussi les panneaux. Le site est impressionnant mais n’est malheureusement pas mis en valeur. Il est en bordure d’un petit village, au milieu de champs. L’herbe pousse sur les ruines. Les gamins jouent dedans. Pour voir les plus belles pièces découvertes sur place (dont le célèbre vase d’or), mieux vaut aller au Louvre ou au musée national à Téhéran. Des habitants y vivaient en continu du sixième au premier millénaire avant JC.
Il nous est arrivé une anecdote étonnante sur place. Nous avions pris un vieux couple et une petite fille d’une douzaine d’année en stop sur les petites routes en terre de la région. Ils s’étaient proposés à nous indiquer le chemin pour trouver le site d’Hasanlu. Nous étions partis depuis quelques minutes lorsque je fus surpris de voir le visage de la gamine dans le rétro intérieur de notre belle 206 téhéranaise. Elle était blanche, grimaçait et quelques larmes coulaient sur son visage. Nous demandâmes à ses grands parents qui étaient resté muets ce qu’il se passait et nous apprîmes, seulement après plusieurs minutes, qu’elle avait en fait un doigt bloqué dans la portière. Je m’arrêtai aussitôt pour sortir, ouvrir la portière arrière et libérer ses doigts. Les grands parents s’excusèrent de nous avoir importunés… Les grands parents refusant toute aide, nous ne pûmes que vérifier que la gamine n’avait rien de cassé ; sa grand-mère nous répétant que ce n’était rien, qu’elle en verrait d’autres dans sa vie et que c’était une bonne petite fille qui ne pleurait pas pour un rien ! Nous restâmes abasourdi par cet exemple, qui nous faisait voir le grand écart entre des gamins nés en ville (à Paris ou à Téhéran d’ailleurs), et ceux né dans cette campagne iranienne…