Elysée.fr, seul média qui vaille en Sarkofrance

Publié le 20 octobre 2009 par Juan

L'Elysée a publié une video sur la visite présidentielle "surprise" à Gandrange jeudi dernier. Un moment de Web-télévision. Lundi, Frédéric Lefebvre a dérapé. Le dialogue fut improbable, mais il illustrait combien l'UMP n'est totalement pas rassurée, n'en déplaise à ses cris de victoire, par l'élection de David Douillet en Ile de France. Le seul média qui vaille en Sarkofrance est bel et bien la web-Tv présidentielle...
A Gandrange, sur Elysee.fr
Ô surprise ! Finalement, une caméra au moins a filmé le déplacement élyséen impromptu à Gandrange: celle de l'Elysée. Lundi, les conseillers en communication ont publié, sur le site de la Présidence de la République, un court reportage fabriqué et maîtrisé sur la visite du Monarque à Gandrange. La boucle est bouclée. On s'interrogeait, dès jeudi, sur le sens d'une visite sans témoin. Nous sommes rassurés. Désormais, le président se déplace sans prévenir la presse, se fait filmé sans critique, ni journaliste curieux. Point de fouineur qui irait poser quelques questions dérangeantes à l'assistance, comme par exemple, lors d'une visite d'une usine Faurecia il y a un moins, où un journaliste belge découvrit que les employés de l'usine présents sur l'estrade derrière le président avaient été choisis en fonction de leur taille.
Sur cette video, Sarkozy sourit, serre des mains, rencontre des gens ravis, et, mauvais réflexe, vérifie régulièrement s'il est bien filmé (cf. photos). La mise en scène est parfaite. La prochaine fois, organisera-t-il ses rencontres de terrain en studio, avec figurants à l'appui ? Quand il vient parler aux "journalistes", il est bizarrement deux têtes plus haut que ces interlocuteurs. Sachant que le Monarque mesure moins d'un mètre soixante, il faut que l'estrade (cachée), ou les marches (cachées) le surélèvent sacrément. Qu'a-t-il annoncé, demande une "journaliste".

"On a fait le point avec les élus, le président de la région, le maire, les sénateurs, l'ensemble des forces syndicales sur les engagements qui avaient été pris à la suite de la crise économique et de la chute de la production sidérurgique qui a fait tant de mal à la Région Lorraine en général et à Gandrange en particulier; ça été l'occasion de faire le point, de confronter nos informations, il y a beaucoup d'engagements qui ont été tenus - pas de licenciements, des engagements de revitalisations - et puis il y a beaucoup de travail qui nous reste à faire. Au fond, qu'est-ce je crois, c'est que face à une crise de cette ampleur, on a besoin que tous on se serre les coudes, pour apporter des solutions aux problèmes concrets des gens. Vous savez, quand les gens, ils ont perdu leur emploi, ils ne se demandent pas la faute à qui, et est-ce que c'était sui d'gauche, esseke c'était sui d'droite, est-ce que c'était celui qu'était sur le terrain, ou celui qu'était en haut de l'échelle, ... ils veulent simplement du travail, du pouvoir d'achat, et un avenir pour leurs enfants."
Voici l'éthique de responsabilité entièrement résumée en quelques phrases dans un Français approximatif: ne cherchez pas le coupable, il n'y en a pas. Ne demandez pas de solutions, il n'en a pas. Sarkozy préfère convier les élus et représentants de Gandrange à venir à Paris pour trouver "ensemble" des solutions.
Faut-il que la mise en scène soit parfaite, pour qu'aucun "journaliste" sur place ne lui rappelle que le site d'Arcelor Mittal a fermé, avec plusieurs centaines de licenciements à la clé ?
Lefebvreries
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, était interrogé par Jean-Michel Apathie sur RTL lundi 19 octobre. L'occasion de fustiger les médias en général, sans disctinction, à la plus grande surprise du journaliste.
Apathie : "Vous seriez incapable de citer un journaliste"
Lefebvre: "Mais enfin Jean-Michel Apathie, je ne vais en citer un, c’est tout le monde, ou presque..."
Apathie : "Mais enfin vous dites n’importe quoi"
Lefebvre : "Mais je ne dis jamais n’importe quoi"
Le porte-parole complète :
Lefebvre : "Il y un phénomène dans ce pays, c’est qu’on a une opposition qui ne fait plus son travail…"
Apathie: "… et ce sont les médias qui la remplacent ?"
Lefebvre : "Exactement !"
Apathie (abasourdi: "Bravo"
Lefebvre : "Exactement"
Apathie : "Ah ben dis donc…"
Lefebvre: "... Et les médias considèrent, chaque matin, qu’il trouver le sujet pour essayer de déstabiliser le président de la République."
L'ex-futur ministre ajoute : "La presse court de plus en plus après Internet". la messe est dite, les coupables sont trouvés.

Frédéric Lefebvre sur RTL (19/10/09)
par rtl-fr
Fils à papa
Ce week-end, le socialiste Gaetan Gorce a suggéré que les 9 représentants de l’Etat au sein du Conseil d’Administration de l’EPAD ne participent pas au vote de leur président. Une proposition accueillie avec soulagement par des responsables de l’UMP qui n’y avaient pas pensé eux-mêmes…
Resteraient 9 personnes, dont 4 élus UMP, 2 élus socialistes, 2 élus communistes et … le président de la chambre de commerce des Hauts-de-Seine. La voix de ce dernier pèsera donc lourd. Et qu’a-t-il dit lundi 19 octobre ? "C'est un garçon de qualité, sympathique, que je connais depuis très longtemps" a déclaré Clade Leroi sur l’antenne d’Europe1. La messe est dite. Faudrait-il rappeler quelques évidences, encore une (dernière) fois :
1. Jean Sarkozy a été élu conseiller général dans une circonscription de Neuilly-sur-Seine acquise à l’UMP. « Une chèvre UMP pourrait être élue » a ironisé Arnaud Montebourg.
2. L’Elysée a manœuvré à deux reprises depuis cet été pour faciliter l’élection de JS à la tête de l’EPAD. Patrick Devedjian ne souhaitait pas partir.