"Ils sont passés, timides, discrets (mais on apprend vite la discrétion quand ell est synonyme de survie), amenés par un bénévole qui les a trouvé errant dans la ville, peut-être errant dans leur propre ville...
Leurs yeux sont clairs, délavés, tristes. Ils s'expriment dans un mauvais anglais, ne veulent pas d'aide, juste aller à Paris, puis à Calais: objectif England, le nouvel eldorado de ces réfugiés de l'Orient moyen.
D'où viennent-ils? De la jungle "de Calais"...
Pourquoi sont-ils passés par notre sous-préfecture?
Parce qu'au grand jeu du Monopoly Sarkozyste, ils sont tombés sur la case Besson: aller directement vous faire expulser à...Toulouse! Ne passez pas par la case droits de l'Homme, d'ailleurs elle est fermée. Ne percevez aucune aide!
Las, à Toulouse, un juge ne comprend rien à l'affaire et, au lieu de taper, de cogner, de rouer, saisit son code des procédures et n'y trouvant que des vices décide de relâcher les coupables de vivre!
Alors, 1,2,3, ils remontent vers le nord. il ne faut pas se faire prendre; il ne faut pas se faire voir
1,2,3, passe un bénévole, ouvre une association, donne un billet de train,
1,2,3, tout est illégal, juste humain, juste pour percevoir un sourire dans ces grands yeux." -anonyme-
Ce texte: "1,2,3, Soleil" a été publié dans la page "rebonds" de l'hebdomadaire: Lien Social- n°945 -( le passage en caractères gras vient de ma propre initiative)