Remises au goût du jour par le néolibéralisme, les religions cherchent à imposer leurs dogmes et leur « morale », à nouveau. Les alliés traditionnels du capitalisme ont toujours joué un rôle important dans la main mise du système et souvent ils ont justifié les répressions des gouvernements et des Etats les plus autoritaires et le joug de la classe dominante . Les religions sont de retour avec plus de force , dans la sphère publique et exigent de participer aux décisions au nom du code moral alors que dans le même temps la croyance est en recul permanent dans nos pays industrialisés. Il y a une crise profonde des « vocations » et les prêtres viennent de loin renforcer les maigres contingents de nombreux pays. Les mariages religieux et les baptêmes diminuent sans cesse, l’église se lance dans un vaste programme d’évangélisation avec la complicité des pouvoirs en place et plus particulièrement de la Commission Européenne . A ce propos le TCE comme le Traité de Lisbonne illustrent parfaitement la volonté de reconquête de l’église sur le terrain perdu depuis quelques décennies.
En Espagne, la toujours hideuse et sanguinaire église catholique réapparaît lorsqu’il s’agit de combattre la démocratie. Elle y est encore le dernier rempart du fascisme et du national catholicisme et se dresse en rassembleur du franquisme. Il lui faut contrôler et inspirer les politiques menées par les gouvernements et profiter de la manne financière de l’Etat et de l’argent de ceux qui ne s’y reconnaissent pas en son sein et qui la combattent. L’argent des siens ne lui suffit pas, il lui faut également celui de tous les autres, collecté par l’Etat. Sauver les âmes de ceux qui ne le lui ont rein demandé , revient très cher. La République espagnole eut mille fois raison de vouloir mettre au pas la racaille cléricale qui depuis plusieurs siècles sème la peur, la souffrance et le crime dans toute la péninsule.
Religion d’Etat et dictature s’accommodent parfaitement et elles ne sont pas partageuses entre elles et anti démocratiques. Elles n’acceptent pas le partage des lieux de cultes. En France par exemple, quelques communes ont bien voulu céder des églises dont elles sont propriétaires et qui ne servent plus, à d’autres activités ou à une autre religion, l’islam par exemple et ce fut une levée de bouclier, vraisemblablement au nom de la charité, à géométrie variable. La religion d’Etat n’intervient jamais pour permettre aux autres d’exister. Imaginez les musulmans français manifester pour que dans leurs pays d’origine les autres religions bénéficient des mêmes conditions que celles dont eux disposent et en toute liberté. L’exiger également aux Emirats et à l’ensemble des pays islamiques ou l’islam est religion d’Etat, l’Iran et tous les autres. Autoriser d’autres morales que la leur, boire du vin par exemple et tout ce qui est autorisé aux non croyants dans une République laïque et simplement autoriser la non croyance et la liberté des mécréants. Il est des pays et ils sont nombreux dans lesquels le libre penseur risque sa vie. On tue encore des non croyants militants.
Dans notre République, le pouvoir de droite comme de gauche ne met jamais en évidence les mouvements laïques militants. Ils existent et sont actifs, marocains, algériens, tunisiens, iraniens et de l’ensemble des pays arabes militent dans des organisations laïques voire anti cléricales et anti religieuses. Ils se battent pour la laïcité, comme l’ont fait des générations de républicains français. Ils mènent le même combat et dans des conditions bien plus difficiles et toujours au péril de leurs vies.
La religion reprend du service comme élément de soumission et au service des pouvoirs en place. Elle repasse à l’offensive pour tenter de reprendre le terrain perdu mais la roue de l’histoire ne tourne jamais à l’envers et cette offensive ne peut être sans rechercher l’affrontement et s’imposer par la force comme elle le fit, avec la bénédiction de la classe dominante et son appui puisqu’elle est un de ses instruments.