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J-5 avant les 6es Ateliers du Développement Durable

Publié le 19 octobre 2009 par Jean-Robert Bos

J-5 avant les 6es Ateliers du Développement Durable
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3 questions à  ...
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Philippe Desbrosses

Philippe Desbrosses
Docteur en Sciences de l’environnement (Université Paris VII) et écrivain, pionnier de l’Agriculture Biologique en Europe

« Inventer une agriculture solaire »
Pouvez-vous nous rappeler les principes d’une agriculture bio ?
L'agriculture biologique est une agriculture qui n'utilise pas de produits chimiques de synthèse (engrais ou pesticides). Elle est fondée sur la rotation des cultures, le "lien au sol" pour les animaux, nourris sur place. Sa fertilisation à base organo-minérale recycle les déchets naturels par le compostage. Nous pouvons dire que c'est une agriculture durable, autonome, économe et non-polluante, respectant les grands équilibres des écosystèmes, dont la biodiversité. C'est une agriculture socialement responsable et la seule à être contrôlée et certifiée. L’agriculture biologique est en opposition aux pratiques agricoles intensives, consommatrices en pétrole. Plutôt que d’utiliser cette matière première qui dégrade notre environnement, nous devons utiliser l’énergie provenant du soleil et inventer une agriculture solaire.

Y-a-t-il des freins qui empêchent l’agriculture bio de se généraliser ?
Oui, on le devine... Elle est combattue depuis son avènement par les lobbies de la pétrochimie et de l'industrie lourde qui pèsent d'un poids déterminant sur les décisions de la politique agricole. Il faut d’une part revoir le statut de la propriété privée pour les paysans. Il est essentiel de leur donner de nouveaux codes d’accès aux terres, au foncier. D’autre part, il faut revoir l’agronomie moderne, et notamment la formation des futurs agriculteurs et ingénieurs agronomes qui est fondamentale pour changer les pratiques.

Certains scientifiques affirment que l’alimentation bio ne serait pas meilleure pour la santé, d’autres personnes fustigent le prix des aliments bio. Que leur répondez-vous ?
Si la santé des êtres humains peut s'accommoder aux résidus de pesticides, de nitrates et autres métaux lourds, cette croyance pourrait se justifier. Mais ce n'est pas le cas et l'explosion des maladies modernes de dégénérescence est là pour nous le rappeler. Quant au prix, il faut savoir de quoi on parle. L'agriculture intensive est moins chère en apparence, car ce sont les contribuables qui compensent le prix faible à l'étal du marchand. Si les subventions qui représentent 60 à 80% du revenu agricole étaient supprimées, les produits de l'agriculture intensive seraient quatre fois plus chers, sans parler de la pollution des eaux et de la dégradation des sols et de l'environnement qu'il faudra bien payer un jour !

Propos recueillis par Julien Marié, IDEAL Connaissances


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