SELECTION RELATIO SUR RIA NOVOSTI:La démission du secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale d'Iran (CSSNI), Ali Larijani, peut signifier des changements dans la politique de Téhéran, a déclaré samedi à RIA Novosti le président de l'Institut du Proche-Orient (Russie), Evgueni Satanovski.
C'est le porte-parole du gouvernement iranien, Gholam Hossein Elham, qui a annoncé samedi la démission de M. Larijani. "Larijani a présenté plusieurs fois sa démission et le président (Mahmoud Ahmadinejad) l'a finalement acceptée", a notamment déclaré Gholam Hossein Elham. "Il va sans dire que les démissions pareilles signifient, en règle générale, soit certains changements dans la politique du pays, soit de très sérieuses modifications à la donne politique intérieure, ce qui ne manque pas finalement de se répercuter sur la politique extérieure du pays en question", a fait remarquer l'expert.
"Somme toute, la situation politique intérieure en Iran est en train de changer aujourd'hui", a dit Evgueni Satanovski. Or, des changements dans la situation politique à l'intérieur de ce pays étaient perceptibles déjà depuis longtemps, a indiqué le président de l'Institut du Proche-Orient, en rappelant le remplacement dès le début-septembre dernier du commandant du corps des gardiens de la révolution islamique.
Quoi qu'il en soit, a supposé l'expert, on verra dans les jours qui viennent si la politique extérieure de Téhéran changera effectivement ou non. "Si, par exemple, l'élite iranienne cesse de faire des déclarations, pareilles à celles qui ont été faites le jour de Jérusalem le 5 octobre (les déclarations sur la nécessité de liquider Israël), on ne tardera pas à s'en apercevoir", a relevé M. Satanovski.
"Si au niveau formel et informel, le conflit avec l'Occident est levé, et je suppose que c'était justement l'un des sujets majeurs de la discussion de notre président avec les dirigeants iraniens, ce deviendra également tout de suite évident", a repris le président de l'Institut du Proche-Orient.
"Mais si la démission de Larijani n'est qu'un simple remaniement, devenu, par exemple, nécessaire pour mieux serrer les rangs ou l'une de ces intrigues de couloir à l'issue desquelles un politique iranien est remplacé par un autre sans que cela change même d'un iota la ligne politique du pays, nous le verrons aussi dans les jours à venir", a-t-il ajouté. Néanmoins, dans ce dernier cas, "on fera sans doute mieux de se préparer le printemps ou l'été prochain à une opération militaire américaine sur le volet iranien". "Pourtant, c'est un scénario extrêmement triste", a avancé en conclusion Evgueni Satanovski.