Entre chasseurs et moutonniers,

Publié le 19 octobre 2009 par Maaxtal

Les animaux suvages ont besoin d aide,certaines pratiques professionnelles devraient etre revues et corrigées par ces hommes.

Pièges mortels pour les cerfs FAUNE • Les filets en nylon utilisés par les moutonniers font régulièrement des victimes parmi les cerfs et autres animaux sauvages. S'empêtrant dans les mailles, ils n'arrivent plus à  se dégager et finissent par mourir de déshydratation. Les clôtures en fils barbelés peuvent aussi devenir des pièges mortels.  
En cette période de chasse finissante, deux cerfs retrouvés morts, liés par les bois par un fil de clôture, suscitent des commentaires nourris dans le milieu des disciples de saint Hubert. Se livrant aux rituels de combats de la période du brame du cerf, entre la mi et la fin septembre, les deux mâles s'affrontant bois contre bois ont arraché sur leur passage une clôture en fils barbelés et n'ont pu s'en défaire. Ce lien sournois les a unis dans la mort provoquée sans doute par la déshydratation.«Cet incident s'est passé dans la réserve fédérale du Gros-Mont», confirme Roman Eyholzer, chef du secteur chasse du Service des forêts et de la faune (SFF). «Les deux corps de ces bêtes plutôt imposantes, portant des cornes de 14 cors impairs (branches adventices du bois d'un cerf, ndlr.), ont été retrouvés le 28 septembre. Leur présence avait été signalée aux gardes-faune par un informateur. C'étaient vraiment de grands spécimens pour notre région. Ils sont sans doute morts de soif.»

Un autre cas aux Grisons


D'après les spécialistes de la nature, pareille découverte touchant des cerfs semble être extrêmement rare en Suisse. Dans le canton de Fribourg, il s'agit d'une triste première. Dans les Grisons, voici deux ou trois ans, un cerf particulièrement vigoureux avait connu le même funeste sort, ses bois s'étant pris dans trois types de clôtures différents.L'émotion suscitée par le cas fribourgeois est d'autant plus grande qu'il s'agissait de magnifiques animaux. Nombreux sont les chasseurs qui auraient préféré les voir vivants... au bout de leur ligne de mire. Le tenancier de l'alpage où s'est déroulé ce mortel combat, habitant l'Intyamon, s'est vu gratifié de quelques remarques sur les clôtures. «On ne sait pas si les fils barbelés étaient encore en place ou non au moment où les cerfs se sont pris dedans», plaide Roman Eyholzer. «De toute façon, les fils barbelés ne doivent être mis à  terre qu'en hiver. Et ces clôtures sont finalement moins dangereuses que d'autres.»Renseignement pris chez les gardes-faune, les clôtures en nylon de type «Flexinet», que l'on peut électrifier, posent beaucoup plus de problèmes que les fils de fer barbelé. Depuis quelques années, ce matériel, léger et pratique à  installer, est très utilisé par les moutonniers. Dernièrement à  La Villette (Im Fang), un cabri de chamois a été retrouvé mort, pris dans un de ces filets en plastique. Et cet été, en Valais, c'est un chamois qui est passé de vie à  trépas à  cause de ce matériel. Dans ce dernier cas, on ne sait pas s'il a été effrayé. Parfois, des agneaux voulant passer leur tête dans les mailles trépassent.

Ne laisser que la nuit


Dans les zones d'estivage, les moutonniers ne devraient laisser ce type d'enclos que durant la nuit, lorsque leurs bêtes sont rassemblées pour les protéger de l'attaque d'un prédateur. «Leur utilisation est réglée par l'Ordonnance sur les contributions d'estivage», explique Daniel Mettler, coordinateur national pour la protection des troupeaux. «Dans le cadre du système de rotation pour la pâture, la clôture en Flexinet ne devrait être posée (toujours électrifiée!) que durant deux semaines lorsque les moutons broutent durant la saison d'estivage. Au-delà , il est interdit de les laisser traîner dans les zones d'estivage sans courant électrique.»D'après les gardes-faune fribourgeois, toutes sortes d'animaux sauvages finissent leurs jours dans ces mortels filets: lièvres, renards et chevreuils. Et pas seulement en zone de montagne. Dans la région Guin, Wünnewil et Saint-Antoine, entre 2008 et 2009, plusieurs chevreuils ont été tués par ces traquenards de nylon, tandis qu'un autre s'est pris la patte dans un treillis en fer. Oiseaux et hérissons, enfin, paient aussi un lourd tribut aux filets utilisés par les vignerons s'ils sont laissés durant l'hiver.