Encore un petit effort, une défaite à Marseille, et le compte sera bon. Le PSG tiendra son habituelle crise de novembre. Mieux qu'Halloween et ses
croquemitaines, les turbulences automnales font du club parisien un cas unique dans le paysage footballistique français. Avec une dimension shaekespearienne incontestable, qui fait que chaque
joueur amené à porter un jour ou l'autre le maillot rouge et bleu, sait qu'il ne pourra échapper à cette morne saison broyeuse d'ambitions.
C'est le "fatum" cher aux latinistes, version "Fluctuat nec mergitur". Celui qui fait sourire les habitués
de la geste parisienne lorsque s'emballent les novices devant un début de saison prometteur. Les causes de ce passage à vide ne sont pas toujours les mêmes. Elle peuvent rendre le Paris
Saint-Germain tour à tour émouvant ou insupportable, pitoyable ou terriblement romantique, comme ces héros sur lesquels le sort s'acharne et pour qui il n'existe aucun remède à l'infortune. Elles
font en tout cas du PSG le seul club capable de rivaliser à l'échelle européenne avec le parangon du perdant magnifique qu'est l'intouchable Inter de Milan…
Alors plus qu'un effort, une petite sortie de route sur la Canebière suivie d'une peau de banane à Auxerre et vous y serez les gars
! Que les blessures continuent à pleuvoir sur l'attaque. Que Sessegnon, le joueur à la fois le plus talentueux et le plus bête de la Création, continue à se "Jay Jay
Okochaïser" en vue d'un prochain transfert à sensation à Bolton. Que l'équipe s'entête à faire circuler le ballon pendant des heures sans se créer la moindre occasion. Qu'elle fasse même du
beau jeu, accumulant dans le même temps malchances et fautes d'arbitrage. Le destin et la légende de Paris se nourrissent de ce vent mauvais qui souffle sur le camp des Loges "pridie Idius
novembres". Seul Antoine Kombouaré, si toutefois ses mânes kanakes lui assurent la même protection cosmique que jadis l'équipe de France avec Christian Karembeu, pourrait encore inverser le
cours de la grande roue de l'infortune. A voir…