Une nouvelle lumière s’invite chez vous…

Cela fait longtemps que j’avais envie d’écrire un article sur le sujet, surtout que je bosse un peu dans le domaine donc il est temps de parler de la révolution domestique en cours : le changement dans notre façon de nous éclairer!

En effet s’amorce réellement depuis un peu plus d’un mois une volonté « écologique » Européenne si je puis dire pour réduire nos consommations par l’interdiction des ampoules incandescentes, qui sont remplacées par d’autres modèles plus efficaces sur plusieurs plans. Cette décision à été prise dans de nombreux pays, on est dans la moyenne chez nous, 2010 en Australie et 2012 en Australie par exemple.

Ce retard n’est pas une mauvaise chose car les nouvelles technologies commencent tout juste à répondre aux besoins des habitants, mais déjà pourquoi remplacer les ampoules incandescentes, et quelles sont les possibilités proposés par les fabricants?

 

Tout d’abord petit rappel sur l’ampoule incandescente : inventée et brevetée en 1882 par Thomas Edison, elle est constituée d’un globe en verre avec un filament de carbone à l’intérieur. Économique à produire et relativement fiable elle à jusqu’à maintenant parfaitement remplie son rôle sous toutes ses déclinaisons (Différentes formes, halogène et autres krypton).
Là où le bât blesse c’est qu’elle n’est pas vraiment efficace, en effet, elle chauffe beaucoup par rapport à ce qu’elle peut éclairer, plus de 90% de l’énergie qu’elle consomme est restituée en chaleur au lieu de lumière. Ce n’est pas vraiment le but sauf pour certains cas isolés comme des lampes pour les couveuses…
Partant de ce constat, on ne peut logiquement que vouloir trouver d’autres solutions pour s’éclairer et améliorer ce rendement catastrophique!

Il faut savoir que l’éclairage représente en moyenne 14% de la facture EDF chez les particuliers, ce qui n’est pas négligeable, sans parler des factures faramineuses que doivent recevoir les sociétés et collectivités, c’est d’ailleurs probablement là qu’il aurait surement fallu commencer à légiférer avant de passer à l’ensemble des particuliers…

LES LAMPES FLUOCOMPACTES (LFC) :

Première solution proposée, la LFC est une adaptation du tube industriel à un usage domestique, apparue sur le marché au début des années 1980. Par tube industriel on entend par exemple, les tubes en T8 qui se montent sur les réglettes de 120cm en 36W, car oui ces tubes sont économiques et oui ils sont une très bonne solution d’éclairage. Leur encombrement les relègue souvent dans les garages mais ils peuvent très bien convenir en éclairage indirect et constituent une solution d’éclairage à part entière. D’ailleurs plus récemment sont apparus des tubes plus petits en T4 ou T5 qui sont beaucoup utilisés pour des éclairages de plan de travail, méconnus ils sont vraiment efficaces et mériteraient plus d’attention de la part des utilisateurs!

Pour en revenir à l’ampoule fluocompacte qui est donc un tube enroulé sur lui même plusieurs fois, on peut la gratifier immédiatement de 2 gros avantages : elle consomme en moyenne 5 fois moins qu’une ampoule classique pour le même rendu et dure 5 fois plus longtemps! D’autre part on peut, comme les « néons », choisir la teinte de couleur que l’on souhaite, d’un blanc chaud à un blanc plus froid.
Les couleurs chaudes (2700 Kelvin, balisé par un soleil jaune sur les ampoules) correspondent plus à ce que l’on a connu jusqu’ici et permettent d’obtenir une atmosphère plus chaleureuse qu’un blanc froid, qui donnera par contre un rendu plus clair (4000K et 6500K, balisé par un soleil bleu sur les packagings).

Je vous conseille cette page bien fournie pour bien comprendre les impacts des différences de teintes.

Pour faire le point sur les différents inconvénients qu’elles peuvent présenter et surtout rétablir une certaine vérité :

- Elles demandent plus d’énergie pour être produites qu’une incandescente, c’est vrai mais difficile à quantifier.

- Elles mettent du temps à s’allumer : c’était vrai mais plus maintenant, car même si elles ne sont pas toutes rapides, l’allumage instantané fait partie des caractéristiques des LFC les plus récentes, notamment celle de la marque Osram qui portent les logo « Quick start » et désormais « Quick light ». Cette marque propose un large choix d’ampoules donc l’argument n’est plus valable.

- Elles contiennent du mercure : c’est vrai et c’est pour moi le seul vrai point négatif de ces ampoules, mais il faut relativiser ce défaut « contre nature » pour des ampoules censées être écologiques : d’une part la quantité présente dans chaque ampoule est très faible, la directive RoHS de l’Union Européenne autorise un maximum de 5mg par lampe fluocompacte et c’est souvent bien moins (En comparaison, les vieux thermomètres contiennent 500 mg de mercure, ce qui équivaut à plus de 100 ampoules basse consommation!) et d’autre part un organisme est chargé, en France, de collecter ces ampoules en fin de vie : Recyclum. Il faut donc absolument ramener ses LFC usagées en magasins où dans n’importe quel trieur dédiés, là c’est la conscience de chacun qui est engagé, donc comme les piles c’est clair qu’il y en a beaucoup qui partiront dans les poubelles classiques malheureusement…
A noter que la marque Megaman a conçu des ampoules avec des billes de mercure solides contrairement aux autres où il y a un gaz à base de vapeur de mercure, en cas de casse pour ses dernières il faut penser à aérer même si il n’y a aucun danger à de telles concentrations, mais bon mieux vaut prévenir que guérir comme on dit!

- Elles ne fonctionnent pas avec les variateurs : c’était vrai pour les premières générations mais désormais il y a des plus en plus de modèles compatibles qui fonctionnent avec variateur intégré à leur ballast électronique et d’autres avec un variateur classique d’ampoule à incandescence, ceci dit elles coûtent encore assez cher, mais ça va bouger…

- Elles émettent des ondes électromagnétiques : c’est vrai, petite expérience : si vous avez un poste radio qui qui peut recevoir les Grandes Ondes régler le en position AM, approchez le poste d’une lampe fluocompacte jusqu’à quelques centimètres et écoutez, vous devriez entendre des parasites.
Mais (noter toujours la présence du « mais » qui permet de beaucoup relativiser leurs inconvénients ce qui change tout) ces ondes ne sont dangereuses que si l’on se cale à 5/10cm de l’ampoule, et plus on s’éloigne plus les émissions sont faibles, alors qui met se la tête à même moins de 20cm d’une ampoule constamment?

De plus des organismes sont chargés de mesurer ces taux d’émissions tel que le CRIIREM par exemple, des recommandations sont fixées et sans vouloir diminuer le risque, un téléphone portable collé contre la tempe est certainement beaucoup plus dangereux…
D’autre part, le Scientific Committee on Emerging and Newly Identified Health Risks (SCEHNIR), organisme indépendant qui a travaillé pour la Commission européenne, a aussi récemment publié un rapport officiel sur les risques liés à ce ampoules. Il prévient seulement les autorités contre l’exposition prolongée, dans des conditions extrêmes et à une distance inférieure à 20 cm, à la lumière des LFC, et met en garde contre d’éventuelles séquelles pour la peau et les yeux. Oui mais « ces lampes ne sont pas faite pour être collées à la joue, dès qu’on s’éloigne, le champ magnétique diminue considérablement », remarque le Syndicat de l’éclairage.
Dans tous les cas il vaut mieux privilégier des LFC haut de gamme dans le sens où leurs culots seront mieux blindés ce qui empêchera au maximum les ondes de filtrer!

- Elles ne supportent pas d’être allumés/éteintes dans un court laps de temps : c’est vrai mais là aussi des progrès sont réalisés: une ampoules Osram a été créée (E27 14W pour l’instant) et n’est pas sensible à ce défaut, couplé à un allumage rapide on peut l’utiliser dans les lieux de passage ou dans les luminaires à détecteurs. Elle porte la mention « On/Off Unlimited ».

- Elles sont grosses et moches : c’est vrai qu’elles ont été longtemps comme ça mais désormais on en trouve dans toutes les formes, globes, flammes, spot, spirales, de plus en plus petites (la Micro-Twist de chez Osram arrive en rayon, vraiment micro!) et dans plus en plus de culot, G9 et même R7s (78 et 118mm!).
Il faut aussi bien comprendre qu’on va devoir changer nos habitudes vis à vis de notre vision de l’éclairage et de la bonne vieille ampoule, mais ça n’est pas forcement négatif dans le sens où des luminaires plus design vont apparaitrent en même temps que les nouvelles ampoules!

Les grosses différences de qualité entre différents modèle de LFC sont vraiment préjudiciables pour leur réputation car de nombreux clients veulent un prix, achète du bas de gamme et sont mécontent sur ces nombreux points abordés, sans parler de ceux qui choisissent mal…
Pour ceux qui y sont vraiment allergiques, pour ceux qui ont des besoins particuliers et au jour d’aujourd’hui pour les lieux allumés ponctuellement il existe deux autres solutions, et tout d’abord une « évolution » de l’halogène encore méconnue, l’Energy Saver.
 

LES AMPOULES HALOGENES ENERGY SAVER :

Une ampoule halogène est en fait une ampoule incandescente avec un filament de tungstène, des gaz halogénés (iode et brome) à haute pression ont été introduits dans un verre de quartz supportant les hautes températures.

La nouveauté sur les Energy Saver vient du fait qu’elles ont été conçues avec un revêtement spécial en verre infrarouge augmentant leur efficacité. Ce quartz « UV-filter » piège l’essentiel des ultraviolets et ne laisse passer que la lumière visible, couplé au Xénon qui est un gaz qui présente une faible conductivité thermique, il permet de réduire les échanges de chaleur entre le filament et l’enveloppe de la lampe : il est ainsi possible d’alimenter le filament avec moins de courant pour la même quantité de lumière.
Ces ampoules coûtant 2 fois plus cher que les ampoules classique sont aussi données pour une durée de vie deux fois plus longue et permettent d’économiser 30% d’énergie en moyenne.
On consomme 18W pour un rendu de 25W, 28 pour 40, 42 pour 60, 52 pour 75, 70 pour 100, 105 pour 150…

On s’y retrouve normalement à peu près au final, de toute façon c’est l’alternative la plus proche qu’il va rester à l’incandescente pour l’instant, elle se présente esthétiquement exactement pareil et d’ailleurs, étant fortement mise en avant dans les linéaires, les clients les confondent!

Leur avantages restent énormes : allumage instantané, lumière blanche et brllante, très bon indice de rendu des couleurs, insensibles à l’allumage/extinctions rapide, utilisation possible sur gradateur,

L’inconvénient, qui est le même que pour les dernières incandescentes et qui fait polémique en ce moment parmi les acheteurs, est la disparition de la dépolie, ampoule teintée « blanche » qui est beaucoup réclamée, malheureusement seule subsistent les claires et les ambrées (ces dernière n’existant pas en Saver). On peut comprendre que devoir changer 5 ampoules sur un lustre pour qu’elles se ressemblent toutes parce qu’une dépolie à lâchée et qu’on en trouve plus est rageant mais ça fait parti du jeu, il y a forcement une période de transition…
 

 

LES LEDS (ou diodes électroluminescentes) :

Voilà la vraie révolution, la plus prometteuse!
Ces petites diodes présentent un nombre d’avantages impressionnant : Elles restent (presque totalement) froide, elles consomment très peu d’énergie, sont petites, résistantes aux chocs et ont une durée de vie de folie (jusqu’à 15ans)!

Elles ont d’abord été utilisées dans d’autres domaine que l’éclairage pur et dur : dans l’automobile, les feux de signalisation, les télécommandes, les écrans, l’éclairage urbain…

L’inconvénient jusqu’à maintenant a été que celle vendues pour l’éclairage au grand public n’éclairaient pas énormément justement, une dizaine de Watt en moyenne et convenait pour une utilisation décorative ou d’ambiance tout au mieux.
Et bien désormais cette période touche à sa fin car j’annonce l’arrivée en rayon incessamment sous peu de LEDs qui éclairent vraiment! Xanlite une marque qui est toujours en avant sur les nouveautés va commercialiser plusieurs modèles de LEDs (appelée LED XXX) dans différents culots qui éclairent l’équivalent de 25 et 35W, pour une conso d’un peu moins de 2W et sur un angle de 115°, le tout pour un tarif fixé à moins de 15€ l’unité! Une campagne d’affichage publicitaire va être mise en place dans les jours qui viennent dans les grandes villes de France.

Ces ampoules, toujours en forme de spot, que j’ai eu l’occasion de voir, tranchent vraiment avec tout ce qui s’est fait jusqu’à maintenant, elles éclairent réellement autant qu’un spot halogène de 35W! Seuls les spot LED Osram qui sont dispo depuis le début de l’année en rayon peuvent rivaliser dans les produits distribués au grand public en France, mais leur angle d’éclairage n’est que de 20° ou 30° en général et surtout un spot de cette « seconde génération » de LED coûtent plus de 40€ pour l’instant!
Bref un gros carton est prévu pour ces nouvelles LEDs, à voir à l’utilisation « sur le terrain » et dans la durée mais je suis confiant car la technologie ne fait que progresser, aussi grâce à la concurrence justement, sans compter que d’autres ampoules LEDs à venir que j’ai pu voir sont impressionnantes d’un point de vue rendu lumineux…

D’ailleurs sur internet on peut trouver en vente des ampoules LED plus puissantes, à l’image de l’ampoule Toshiba en photo ci-dessus, en forme plus esthétique, un globe, elle ne consomme que 8.7W et éclairerait 100W! Mais ces ampoules restent hors de prix, entre 50 et 100€…

Il faut quand même modérer ce succès par les quelques inconvénients qu’elles peuvent présenter :

- Certaines LEDs blanches possèdent un mauvais indice de rendu de couleur (IRC).
- Comme on l’a vu, en général pour l’instant, le rendement lumineux est plus faible que les autres solutions.
- Les LED bleues ainsi que les blanches contiennent un spectre bleu de forte intensité dangereux pour la rétine si leur rayonnement entre dans le champ de vision
- Leur prix reste très élevé et elles sont difficiles à amortir vu leur rendu (mais vu le prix des nouveautés c’est déjà un argument dépassé)
- La LED étant un semi-conducteur, elle est affectée par la température : plus elle chauffe, plus sa tension directe de jonction décroît, et son rendement lumineux se dégrade. Cela pose des problèmes de fiabilité si une mise en œuvre thermique adéquate n’est pas réalisée, pour les modèles puissants notamment, c’est pourquoi les derniers modèles de chez Osram ont une forme particulière avec des creux autour, qui servent à évacuer la chaleur.

Mais à la vitesse où les choses bougent désormais, tout le monde va bientôt en vouloir et on peut imaginer éclairer des endroits dans le monde où il est difficile d’avoir le courant avec des LEDs alimentées par l’énergie solaire!

Pour parler un peu de mon expérience perso, chez moi j’applique les conseils que je donne tous les jours (c’est le minimum vous me direz), à savoir :
- Des LFC dans la cuisine, le séjour et les chambres. Celle de la cuisine n’étant pas à allumage instantané mais pour quelques secondes ça ne me dérange vraiment pas.
- Des LED via une Living Color dans le séjour et deux spots « 1ère génération » sur une barre de spot au dessus du lit pour lire, le rendu limité me convient mais surement bientôt remplacé par les nouvelles XXX!
- Des incandescentes/halogène dans l’entrée, le couloir et la salle de bain, quand elles lâcheront elles seront remplacées une des trois nouvelles solutions, avec pour l’instant une préférence pour l’Energy Saver pour ces endroits.

Au final est ce que tous ces changements sont une bonne chose?

J’ai longtemps été sceptique mais définitivement oui ces changements sont utiles, du moment qu’on est bien informé! Difficile de vérifier les chiffres avancés mais l’impact environnemental de ces mesures, adoptées par la Commission Européenne, aboutissant à la généralisation des LFC, devraient permettre d’économiser un 1/3 de l’électricité consommée dans le monde pour l’éclairage. Les économies d’électricité réalisées, d’environ 900 milliards de kWh, engendreront une réduction de plus de 450 millions de tonnes de CO2 au niveau des émissions mondiales ce qui, étant bien sûr assez abstrait, semble loin d’être négligeable…

Le problème se situant plus aujourd’hui dans le manque d’informations diffusées au public, pourtant des efforts sont fait mais c’est un grand changement et ce qui était un achat banal devient un sujet technique que beaucoup ne comprennent pas, en dehors des aspects techniques (qui sont d’ailleurs très intéressants mais que je n’ai pas trop abordés car comme tous aspects techniques ils n’intéressent que les « passionnés ») il faut bien comprendre qu’aujourd’hui l’éclairage est, dans une certaine mesure, devenu un bien d’investissement!
C’est à chacun qu’il revient de s’informer, tester et bien choisir ses ampoules, un effort certes mais pas pour rien! Alors transmettez les infos!

 

Au passage je vous conseille d’aller faire un tour sur le très bon site du fabricant Osram et de consulter notamment sa FAQ sur la fin des ampoules incandescentes ainsi que cet article du site Clubic sur le développement de la technologie LED au pays du soleil levant!.