La polémique autour de la sortie probable du dernier ouvrage inachevé de Nelly Arcan a fait grand bruit au Québec et un peu partout ailleurs.
Sont en cause des propos qui auraient été tenus par Bertrand Visage, éditeur chez le Seuil. Il aurait affirmé selon certains journalistes que l'ouvrage inédit et inachevé de Nelly Arcan serait publié pour septembre prochain.
À ce propos, l'éditeur avait pu se faire entendre plus tard dans la presse : « Je vais attendre que le temps fasse son oeuvre. Il est trop tôt pour parler de ces questions. Il faut laisser le deuil s'accomplir, les plaies se refermer ». On avait aussi laissé entendre qu'il cherchait à trouver le code de l'ordinateur de l'écrivaine décédée pour y trouver d'autres inédits.
Nous avons contacté Bertrand Visage qui de dit outre de la façon dont ses propos ont été transformés. Il nous a expliqué qu'il n'avait jamais avancé clairement une date de publication pour le dernier ouvrage de Nelly Arcan, mais qu'il avait seulement soulevé l'hypothèse d'une publication en septembre. Ce qui n'avait rien de définitif, et qui était soumis à certaines conditions, dont l'accord des ayants droit.
En ce qui concerne, la recherche du code de l'ordinateur, l'éditeur explique que là encore il s'agit d'un propos qui a été détourné. Quand un journaliste lui a demandé s'il pensait qu'il y existait d'autres inédits de Nelly Arcan, Bertrand Visage a déclaré que c'était très probable mais qu'il devait se trouver dans l'ordinateur de celle-ci « Et je sais que l'ordinateur de Nelly Arcan, personne n'en connaît le code, même pas son compagnon ». L'éditeur nous a bien précisé qu'il n'avait jamais eu l'intention de partir en quête du code de cet ordinateur.
Enfin Bertrand Visage, tient à clarifier la situation pour faire cesser la polémique : « On a abusé de ma confiance. Le métier d'éditeur repose sur un lent travail d'attention qui n'a rien à voir avec la recherche du sensationnel. Mon rôle a toujours été de lire et de faire lire Nelly Arcan dans le respect scrupuleux de ses textes. Aujourd'hui, je pense à ses parents qui ont été légitimement blessés par des phrases sur lesquelles je n'ai eu aucun contrôle ».