Martine Aubry ne peut que constater la gravité de l'échec de la législative partielle qui est la condamnation de la stratégie du PS incapable de se positionner face à Nicolas Sarkozy.
A force de faire compliqué, le PS se perd dans des formules qui le décrédibilisent.
La victoire de David Douillet est d'abord l'échec de la gauche.
La gauche qui a été incapable d'organiser efficacement les reports de voix du second tour en faveur de son candidat.
Une gauche qui refuse d'accepter deux réalités :
- la présidentialisation absolue du régime,
- la communication non-idéologique.
Comment est-il possible de se positionner sans organiser un leadership clair qui ouvre une alternative au pouvoir en place ?
Chaque système démocratique entré dans une logique d'un exécutif personnalisé fort vit désormais un débat démocratique dans la logique d'un leadership d'alternance.
Le PS français est le seul à ne pas vouloir régler ce volet et paye le prix fort de ce refus.
Quant à la communication, habitué aux ancrages idéologiques et militants, le PS peine à trouver les méthodes supplétives face au reflux de ces deux ancrages.
La victoire de l'UMP lors de cette partielle montre d'abord les faiblesses du PS car :
- la partielle est toujours un moment privilégié de mobilisation de l'opposition alors que l'électorat de la majorité sait que l'enjeu national fait défaut,
- le pessimisme sur la crise est très élevé,
- les "affaires" démobilisantes pour l'électorat conservateur avaient été légion depuis la rentrée de septembre 2009.