THE BLACK HEART PROCESSION : Six

Publié le 19 octobre 2009 par Gonzai

Procession : nf  1-Cortège religieux 2-Défilé. Black : ben black, quoi. Heart : le cœur du truc. The : article défini anglais omniprésent dans le monde du rock. Six : nouvel album de The Black Heart Procession, combo de blancs becs indé déguisés en veuve pleurant à mi-temps la mort du rock à papa. Le reste du temps, elles font les ouvreuses au purgatoire. Et tandis que le mot sourire ne sera pas facile à placer, celui de travelling s'impose comme une évidence.

Aboyer au passage du corbillard. Une vie comme dans du coton. Tracer des courbes dans la poussière, du bout de la converse. Une vie de noir et de blanc. Un batteur digne de ce nom, des mélancolies en mélodies et vice-versa, bien entendu. Oui, biens entendues. L'art du peu et du beaucoup. Est-ce que ça suffirait comme ça ? Oui. Et non. Et re-oui. Et re-non. Noir. Blanc. Et du swing à l'équerre. Car âpre est le mot. La force avec toi.

Hoquets sur le bon tempo. À jeun comme tout chiffonné d'alcools forts. The Black Heart Procession, long cortège de choses ratées sonnant à la porte avec la pugnacité de l'artisan consciencieux, obtus et talentueux. Jolie grimace, en somme. Mais qu'est ce que ça change de le dire comme ça ? Respirons un bon coup et allons à la ligne, si vous le voulez bien.

Après la musique d'ascenseur, The Black Heart Procession invente la musique de travelling.

Six... feet under. Voilà ce qu'est cette galette : un enterrement n'en finissant jamais. Filmé tantôt de loin, tantôt de TRES près, avec ce sens du détail qui fait les évidences. Sur Heaven and hell,  un I've found heaven in hell vient semer le trouble, une pagaille toute remplie d'harmonie, des tonneaux de ying et de yang à la sauce yankee faisant la nique aux « happy end ». Ca ne finit ni bien ni mal ; ça ne finit jamais. Souffrances et morsures à l'infini, si vous préférez. Vous préférez ? Vendu. Et pendant ce temps, l'orchestre se charge de l'ambiance. La blancheur de la chemise devra frôler l'immaculé, pour le reste c'est costard noir, barbe de trois jours et larme à l'œil se frayant un passage sous les Ray ban. Ah, on va bien se marrer !

Pourtant, qu'il est long le chemin entre ce cercueil qui descend et le sol de la tombe. Seule satisfaction, seule certitude : ici, la musique adoucit les morts.

The Black Heart Procession // Six // Temporary Residence Ltd

http://www.myspace.com/theblackheartprocession