Il y a un an, Some cool stuff apparaissait sur la toile.
En 12 mois, plus de 150 articles ont été mis en ligne, dont une quinzaine d'entretiens. Entre temps de nouvelles rubriques sont apparues : "Guest" pour laisser un peu de place à des invités dont je sais qu'ils ont quelque chose à dire, "Words/pics" pour confronter de manière originale et sans commentaire le monde des lettres à celui de l'image, "Studies" pour tenter d'aller plus loin encore dans la compréhension des choses comme pour susciter des débats contradictoires. En application du principe selon lequel il est préférable de faire mieux que plus, le choix des sujets comme leur traitement a quelque peu évolué aussi. Pourtant, pour l'essentiel, SCS est resté le même. Tout simplement parce qu'il a pour vocation de palier à une situation qui, elle aussi, s'est bien gardé d'évoluer.
Il y a un an je décidais de créer ce blog, non pas pour le plaisir d'en proposer un de plus dans un paysage internet déjà surchargé, mais parce que je ne trouvais nulle part ce que je cherchais à lire. Pas plus sur le net que dans la presse écrite d'ailleurs.
C'est peut-être une constante propre aux pratiques artistiques issues des contre-cultures que de peiner à se concevoir elles-mêmes autrement que comme relevant d'un microcosme auto-suffisant et par conséquent non-réflexif. Sans doute sont-elles d'ailleurs en cela les victimes inconscientes de la culture dominante qui, évitant toute critique constructive à leur égard, se gardent ainsi de les amener à se questionner elles-mêmes, à se remettre perpétuellement en cause, à se réinventer sans cesse. On ne maîtrise bien que ce que l'on connaît et qui demeure inchangé. Ce fut, par exemple, longtemps le cas de la bande dessinée. Pourtant, grâce à l'action de quelques-uns - eux-mêmes dessinateurs ou simples critiques -, celle-ci a su évoluer pour devenir un phénomène complexe et riche qu'il n'est plus aujourd'hui possible pour ses détracteurs de faire passer pour un simple passe-temps d'ados attardés et autres nerds collectionneurs. La réflexion qu'une culture est à même de produire sur elle-même demeure à cet égard le meilleur garant de sa vitalité et de son intégrité. Par voie de conséquence elle seule est à même de garantir son caractère subversif.
Revenons en à nos moutons. Ce que je cherchais et ce que je cherche toujours ? Des articles traitant de la street et de la pop culture comme d'une véritable culture et non comme d'une simple mode vide de sens, des analyses la mettant en perspective en la replaçant dans son contexte (politique, social, artistique...), des critiques constructives fondées sur ses qualités intrinsèques et non simplement sur l'image qu'elle aime à se donner d'elle-même et qui n'est de fait que l'ultime avatar de ce que la culture dominante veut bien lui céder comme champ d'action.
Le nombre toujours croissant de lecteurs passant régulièrement par ici me donne à penser qu'il ne s'agit pas là d'une simple lubie. Plus que les trop rares commentaires postés en ligne (c'est domage car SCS pourrait aussi être un espace de dialogue), les mails d'encouragement et de soutien que suscitent certaines publications m'offrent l'agréable impression de ne pas pisser dans un violon. C'est donc avec un réel plaisir, plaisir que j'espère communicatif, que je rempile pour les 12 mois à venir...