Magazine Culture
Le festival Scopitone ouvrira ses portes à Nantes le 16 septembre prochain. Au programme "musiques, images, spectacles, arts numériques". A l'affiche Boys Noize, Vitalic, Who made Who et bien d'autres. Mais le problème - puisque problème il y a - c'est précisément l'affiche du festival, entendue cette fois au sens non figuré d'outil de communication.
Signée par une graphiste et photographe nantaise de 36 ans (informations disponibles sur sa page myspace) se faisant appeler RBKrecords, l'ensemble de la charte graphique de cette 8ème édition du festival en a trompé plus d'un tant elle semble plutôt issue de l'imagination de l'artiste lillois Rolito, aujourd'hui mondialement connu grâce au succès du jeu vidéo "Patapon" (lire notre entretien à ce sujet).
La chose est tellement patente que je pourrais me contenter de cette simple affirmation mais la mauvaise foi étant par définition de mise en ce domaine, il semble préférable de se prêter au jeu de la comparaison.
Il apparaît ainsi clairement que les deux types de personnages utilisés par RBKrecords pour la communication de Scopitone (y compris sur le site internet du festival) ne sont que de pâles copies de différents personnages imaginés par Rolito. Sur chacune de ces images comparatives, l'original (Rolito) est situé à gauche, la copie (RBKrecords) à droite.
En outre, l'idée de l'univers intérieur du personnage apparaissant au travers de sa tête - idée sur laquelle repose notamment le Rolitoboy décliné en jouet par le graphiste lillois -, est elle-même reprise telle quelle par son plagiaire.
Last but not least, RBKrecords est allé jusqu'à utiliser en guise d'icône pour le site de Scopitone un des éléments graphiques propres à la signature de Rolito, à savoir les points de suspensions compris dans un phylactère.
Certains se souviennent peut-être que ce n'est pas la première fois que le Rolitoland se voit ainsi pillé par un graphiste aussi dénué de scrupule que d'inspiration. L'année dernière, Some Cool Stuff avait en effet déjà révélé un tel cas de plagiat sur le site internet Dromadaire (voir leur carte intitulée "Funny Anniversaire", malheureusement toujours en ligne).
L'affaire est peut-être encore plus grave et inadmissible cette fois dans la mesure où c'est un festival notamment axé sur l'image et les arts numériques qui se prête à ce jeu méprisable entre tous.
Comble de l'ironie, le site internet de la manifestation ne manque pas de préciser, dans l'exposé des mentions légales : "La présentation et le contenu de ce site sont intégralement protégés par la réglementation relative à la protection des droits de propriété intellectuelle. Les informations, textes, vidéos, sons, images ou graphiques ne peuvent être utilisés qu'à titre strictement personnel et dans un but non commercial. Toute forme de reproduction, de modification, de transmission, ou de publication de tout ou partie de ces contenus, à quelque fin que ce soit, est interdite sans l'autorisation préalable de l'éditeur."
On aurait aimé que les organisateurs de Scopitone s'appliquent à eux-mêmes les règles qu'ils entendent faire respecter par les autres...
N.B : dans un souci d'équité nous avons contacté RBKrecords afin de la questionner sur cette affaire. A cette heure elle n'a pas jugé utile de répondre à notre mail.