Magazine Amérique latine
Il est environ 19h, je désespère, je vois un chemin au loin qui monte comme c'est pas croyable, et je n'envisage même pas que ça puisse être le chemin que je vais devoir prendre. Je m'approche lentement et je dois me faire à l'idée que je vais devoir monter ça. Un pick-up me double, sans même ralentr histoire de me mettre plein de poussière au visage, et je ne lui demande pas de s'arrêter pour me prendre; l'aventure c'est l'aventure!
Bref après quelques autres horribles montées, je croise un mec, à pied, et je repère des genre de maison au loin: sauvé! Première question, je lui demande si ça monte encore longtemps comme ça, il me réponds que non. Ensuite je lui demande où il habite, et si je vais pouvoir trouver de l'eau. Il me répond qu'il y a un éleveur de chèvre pas loin donc je continue ma route, avec plein d'espoir mais j'ai vraiment hâte de m'arrêter. Au final, je m'arrête devant une maison qui à l'air très très bien, mais pas de troupeaux de chèvres. J'appelle, une femme vient m'ouvrir. Je lui explique la situation, que je fais du vélo, que je suis fatigué, que je cherche un peu ou dormir (même s'il y a cinquante mille hectare de terrain vague autour) et de l'eau. Elle me dit de venir et qu'il n'y a pas de problème.
En fait cette femme vit là avec sa fille Catalina (genre 5 ans), un ptit chien (de 4 moi, un ptit labrador), une poule, et Rosita la petite chèvre. Elle garde la maison quelques mois car celle-ci appartient à des "gringos" (ie des Etats-Unis) et s'occupe des enfants gringos quand les gringos sont là. Et en fait, ces gringos sont en train de construire à côté un orphelinat car au Chili bien sûr ça existe mais bon à 16 ans on leur dit "bon merci maintenant tire-toi" et s'ils n'ont pas appris grand chose ben ils finissent dans la rue (Je critique pas, c'est sur qu'il faut de l'argent pour pouvoir faire tout ce qui serait nécessaire pour vivre dans le meilleur des mondes; la vie c'est injuste). Là, l'idée c'est de les éduquer, de leur apprendre un métier, et de les laisser parti quand ils sont prêts.
Donc cette gentille dame m'accueille, me prépare une bonne soupe, un café et on discute longuement dans cette maison super agréable, avec tout le confort de n'importe quelle maison de la ville. Repus, elle me laisse ensuite prendre une bonne douche chaude, qui me fait un bien fou après cette journée harassante finalement. Je lui dit ensuite que cette nuit je vais dormir à la belle étoile, car nous sommes en hauteur, qu'il n'y a pas de pollution lumineuse et vu que cette région est propice à l'observation des étoiles ça sera parfait. Elle m'apporte du bois et je prépare un feu, on boit ensuite un verre de vin autour avec la fille, le petit chiot qui joue à mordiller les pattes de la chèvre et la chèvre qui bêle. Ils vont se coucher et je me met dans mon sac de couchage, près du feu, à observer la quantité innombrables d'étoiles à côté d'un bon feu, bref c'était magique.
Vers 6h du matin, le feu est éteint évidemment, et j'ai un peu froid. Je me fais réveiller car la dame dont j'ai oublié le nom vient me réveiller pour me dire de finir la nuit dans le canapé car elle à de la peine pour moi de me voir dehors pr ce froid. J'accepte poliment, et je me recouche dans le canapé pendant qu'elle prépare le petit déjeuner... Une tortilla dont la recette est d'Ecuateur, avec tomate et oignon, mais sans l'ingrédient principal m'a t-elle dit: du cannabis! Ca plus de la confiture de raisin maison, du pain et du fromage au lait de chèvre.
Avec ça je suis paré pour une nouvelle journée de vélo!