David Douillet fera dans quelques jours son entrée au Palais Bourbon grâce à sa victoire sur le socialiste Frédérik Bernard avec environ 52% des suffrages. L’ancien judoka succède ainsi au député UMP Jacques Masdeu-Arus, déclaré inéligible suite à sa condamnation dans l’affaire Bédier pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux.
Les reports de voix semblent s’être faits correctement des deux côtés et la légère hausse de la participation ne semble pas avoir plus profité à un candidat qu’à un autre.
Comment analyser la victoire de Douillet alors que l’UMP est fragilisée par une succession de polémiques (affaires Polanski, Mitterand, Jean Sarkozy)? Tout d’abord, notons que la douzième circonscription des Yvelines est historiquement à droite. Sans aller jusqu’à dire que même une chèvre y serait élue avec l’investiture UMP, pour reprendre l’expression d’Arnaud Montebourg à propos de Jean Sarkozy, le risque de défaite pour l’ex-judoka était minime. Certains auront tôt fait de comparer les résultats de Douillet avec ceux de Masdeu-Arus en 2007 et de noter la stabilité des scores. Mais peut-on vraiment comparer le score d’un député sortant déjà condamné à l’époque (il avait fait appel de la décision du tribunal et, celui-ci étant suspensif, avait pu briguer sa succession) et celui d’une icône nationale, sans doute parachuté dans cette circonscription pour sa relative bonne image dans l’opinion afin de faire oublier les « affaires ». Si l’on veut faire des comparaisons il faut sans doute remonter à avant les « affaires ». Aux législatives de 2002, Masdeu-Arus remportait la circonscription avec plus de 60% des suffrages face au candidat vert Alain Dorange. La présence d’un candidat écologiste pour la gauche est d’ailleurs le signe qu’à l’époque les instances socialistes avaient jugé la circonscription ingagnable et l’avaient laissé à un de leur partenaire de la gauche plurielle.
En conclusion, même si le fait d’avoir réussi à garder cette circonscription à droite est une victoire importante médiatiquement pour l’UMP compte tenu du contexte national morose pour le parti majoritaire, le score relativement modeste de Douillet semble confirmer des lendemains difficiles pour le parti de Nicolas Sarkozy.