Là où je suis n’existe pas, cette phrase qui a donné le ton à la manifestation d’art contemporain de la ville de Toulouse «Le printemps de septembre» m’est venue à l’esprit pendant que j’écoutais vendredi soir le trio de Mathieu Donarier. L’imaginaire a mené les trois musiciens sur des chemins de l’exploration des mélodies et des sons. Le premier morceau, une divagation sur une chanson de Brassens Le temps ne fait rien à l’affaire (que je n’avais pas reconnue), réunit les trois instruments autour d’échanges mélodiques puis rapidement laissa à chacun le soin de se promener sur des itinéraires personnels, exploration de sonorités. Une visite sous-marine sur deux thèmes Underwater scenes et Il pleut dans ma chambre (de Charles Trenet) continua le périple, audacieux et imaginatif. J’ai adhéré sans retenue à cette recherche où chaque instrument est soliste et qui construit un paysage sonore collectif. Ainsi la ville de Novosibirsk émergea à mes oreilles et dans mon imagination, en résonances, répétitive, monumentale, puis peuplée, remuante, habitée (sur un morceau éponyme). Une autre chanson de Brassens, Le roi des cons, (décidément encore une histoire de cons) confirma la cohésion et la complicité rare de ce groupe. Depuis dix ans, depuis l’époque où ils étaient ensemble au conservatoire, les trois musiciens peaufinent leur conception de la musique ; la qualité de leurs interactions est maximale, parfaite. Deux rappels ont permis au trio de continuer son périple exploratoire, exact et libre, imaginaire et authentique.
Marie-Françoise
vendredi 16 octobre, Jazz sur son 31, MJC Roguet Toulouse
Mathieu Donarier, saxophones ténor et soprano
Manu Codjia, guitare
Joe Quitzke, batterie