Le sans-pensées est la source
De toutes les pensées,
Leur élément, et leur point de dissolution.
Voilà ce que, toi et moi, nous sommes. 342
Tout cet univers n’est qu’une construction imaginaire !
Il brille, ô dieu, en moi comme en toi.
L’univers n’apparaît pas durant la dissolution (cosmique),
Ni durant le sommeil profond.
En eux, ni toi ni moi n’apparaissons. 343
Ainsi, il n’y a aucune sorte de différence entre nous qui sommes conscience,
Même si cette différence existe bel et bien.
De fait, tu es libre du corps,
Source des phénomènes,
Alors que j’apparais dans un corps,
Éphémère et temporel. 344
Quand apparaît une différence entre les mots « toi » et « moi »,
Alors apparaissent aussi la petitesse et la grandeur, l’éternité et l’impermanence.
Lorsque toi seul apparaît, un,
Ou bien lorsque j’apparais, un,
Alors le nom même de « différence » est invisible, en toi comme en moi. 345-346
Je suis comblé par la Puissance en sa plénitude,
Débordant de la parfaite félicité,
Doué de désir, de connaissance et d’action,
Lumière du temps et de l’espace. 347
Je suis Śiva,
Masse de félicité innée.
Faisant apparaître ce corps et cet univers,
Je suis sans commencement ni fin.
Bien que je ne sois jamais que d’une seule forme,
Je brille dans d’innombrables corps. 348
Râmeshvar Jhâ, La Liberté de la conscience (Samvitsvâtantryam), Varanasi 2003.