On ne le répétera jamais assez, le rugby est l'école du self-control. C'est à dire de la maîtrise de soi. Et pas seulement pour les supporters, qui peuvent trouver sinon injuste, du moins déroutante la façon d'arbitrer de nos amis Britanniques.
C'est surtout du côté des joueurs, que cet impératif est, match après match, vérifié. Si vous perdez vos nerfs, ou simplement votre lucidité, vous prenez le risque d'être sanctionné, d'une pénalité ou d'un essai adverse.
C'est précisément ce défaut de maîtrise de soi qui a perdu Clermont, aujourd'hui, face aux Gallois des Ospreys. Et qui a failli coûter cher aux Parisiens du Stade Français.
Au Pays de Galles, une faute stupide du deuxième ligne Thibault Privat lui a valu un carton jaune et a sans doute permis aux Ospreys d'inscrire un essai, profitant d'une situation de surnombre aux pieds des poteaux Auvergnats. Ces dix minutes, au cours desquelles les Gallois inscrirent des points que les Jaunards qui ont trainé ce handicap comme un boulet. Malgré un retour canon en seconde période, et menant même à vingt minutes du terme, l'ASM échoue à un point de la victoire. Comme Toulouse la veille, les Clermontois ont subi quarante minutes durant. Puis ont inversé la tendance. Mais il manquait à l'ASM ce petit rien de réussite qui les a fuit, comme en témoigne une pénalité sur la perche à quelques minutes de la fin.
Ce brin de réussite, on l'a trouvé à Paris, qui l'emporte au finish, grâce à une pénalité de Julien Dupuy à trente seconde du coup de sifflet final. Ce match a ressemblé à celui de l'autre Stade, tant on pensait les Parisiens à la peine, face aux intentions offensives de Bath. L'arbitrage assez étrange de Monsieur Clancy sur les rucks a permis aux Anglais de priver Paris de ballon pendant une grande partie de la rencontre.
Et une faute idiote de Pascal Papé, qui l'envoya sur le banc dix minutes, aurait pu sonner le glas des espoirs parisiens. Mais la bête est coriace. Malgré une domination territoriale de Bath, les locaux ne sont pas parvenus à mettre suffisamment de points entre eux et leurs adversaires du jour.
Du self control, Julien Dupuy en a eu à revendre : lucide sur une pénalité qu'il joua vite permettant au terne Ollie Phillips d'inscrire un essai décisif, le demi de mêlée fit preuve d'un beau mental pour marquer la pénalité de la gagne (29-27 au terme de la rencontre).
Au final, un petit manque de maîtrise a privé l'ASM d'une précieuse victoire à l'extérieur et aurait pu conduire le Stade Français à nourrir les mêmes regrets.
Heureusement pour Paris, Bath n'est pas Gwent. Ce qui permet au Stade Français d'envisager sereinement la suite de la compétition. Ce sera plus compliqué pour Clermont, mais un tel résultat face à l'un des favoris de la H Cup devrait donner un peu de confiance supplémentaire aux coéquipiers de Brock James. En attendant un peu plus de self control...