Au moins 30 personnes, dont 6 hauts commandants des Gardiens de la révolution, ont été tuées dimanche matin 18 octobre dans un attentat perpétré dans une ville du sud-est de l'Iran frontalière du Pakistan. Selon l'agence de presse officielle iranienne Irna, il s'agissait d'un attentat-suicide : "Un homme portant des explosifs sur lui les a fait exploser lors d'une réunion des chefs de tribus" avec les commandants des Gardiens de la révolution.
L'attentat a été revendiqué par le groupe des Joundallah ("Soldats de Dieu"), la télévision d'Etat. Les Joundallah sont des sunnites de l'ethnie baloutche qui se sont signalés depuis près de cinq ans par plusieurs attentats sanglants dans la province du Sistan-Baloutchistan, proche des frontières pakistanaise et afghane. Pour Téhéran, ils sont proches d'Al-Qaida, mais sont également financés par les Etats-Unis, via le Pakistan, pour déstabiliser l'Iran. Le groupe dénonce le "génocide" dont sont victimes les Baloutches - majoritairement sunnites - de la part du pouvoir central. Fondé en 2002, ce groupe, soupçonné d'avoir parfois noué des alliances avec les talibans ou les services de renseignements pakistanais (ISI), a versé dans la lutte armée en 2005. Pour d'autres experts, souligne la BBC, il est bien implanté localement et lié au trafic de drogue, important dans la région.
Mais ses effectifs semblent relativement réduits : une centaine d'hommes, armés d'armes de petit calibre et d'explosifs. Ce qui n'a pas empêché plusieurs coups d'éclat, comme l'enlèvement et le meurtre d'un officier des gardiens de la Révolution en 2005. D'autres attaques, dont une tentative d'assassinat contre Mahmoud Ahmadinejad en 2005, et un attentat-suicide qui a fait 25 morts dans une mosquée chiite de Zahedan en mai 2009, ont été attribuées au groupe par Téhéran. A la suite de cet attentat, survenu à quelques jours de la présidentielle, une vingtaine de membres présumés des Joundallah ont été exécutés par le régime.
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