Mamma Mia! On l'attendait et bien le voilà, notre album folk intimiste et féminin de l'année signé par Emily Jane White une Californienne où les arrangements et sa voix subliment ses compositions classiques.
Après un premier album inconnu au pays des pandas qui a reçu à l’époque de bonnes critiques en France et qui lui ont valus des comparaisons avec Chan Marshall et Alela Diane, Emily Jane White remet le couvert et est toujours distribué par chez nous par l’excellent label bordelais Talitres. Victorian America est donc un album dont je n’attendais rien, enfin si à un album de folk comme savent faire Alela Diane ou Marissa Nadler qui bien que la première m’avait charmé avec son Pirate Gospel, la deuxième me laissait de froid ce qui était mal partis pour Mlle White qui se situe dans le même genre, le Dark Folk (du folk pas drôle voire lugubre pour faire simple).
Rien que les titres des chansons promettaient une bonne poilade en perspective (Never Dead, Frozen Heart, The Ravens…). Bref, il y a des albums dont vous n’attendez rien et qui pourtant vous font chavirer le cœur dès les premiers instants, Victorian America en fait partie. Never Dead, justement ouvrant le disque nous fait oublier tous nos préjugés, guitare claire et plaintive, une voix touché par la grâce… Les premières secondes nous prennent aux tripes et il en sera de même jusqu’à la fin. Un disque qui dure d’ailleurs une heure, une heure c’est long, pourtant Emily Jane White ne baisse jamais en qualité et n’hésite pas, chose assez rare dans le genre, à étirer ses chansons sur sept minutes quitte à changer du tout au tout comme sur Stairs qui débute tel un énième titre d’Alela Diane avant de se terminer en ballade déchirante.
Bien que la guitare soit au centre des attentions, ne croyez pas que Emily Jane White est une solitaire, la demoiselle n’hésite pas à s’accompagner de violons, percussions, et autres guitares électriques toujours appliqués sur les titres avec soins. A ce propos, la Californienne n’hésite pas à puiser son inspiration dans l’Americana on évite donc pas les guitares slides aux trémolos excessifs qu’on retrouve sur tous les albums de country au monde, bizarrement ce qui me gêne la plupart du temps ne me pose aucun problème ici me laissant bercer par les ballades désespérantes d’Emily Jane White.
Oui car elle ne vole pas son étiquette « Dark Folk », pour mieux comprendre l’effet de ce disque, je vais vous expliquer les conditions de ma première écoute. Il faisait froid, il faisait nuit, j’étais dehors à attendre seul, mon moral en a pris un sacré coup. Mais ce sont ces genres de coup bas qui vous font du bien car vous savez qu’ils ne vont pas durer, une sorte de mélancolie exagérée. Emily Jane White est une vendeuse de choix dans ce registre. Oubliez Alela et consorts, Emily Jane White s’en sort nettement mieux et vous troublera à votre tour, car en cette année 2009, son Victorian America est une merveille de recueils folk.
Sortie le : 13 octobre
Pas 5 mais 4 titres en écoute à droite.
With Music In My Mind en dit beaucoup de bien, le marsupilami aussi.