Dans le texte qui suit, Jean-Marc Léger défend la thèse qu'il n'est pas légitime de critiquer les politiciens si vous n'allez pas voter.
Je suis en profond désaccord avec ce point de vue.
Depuis environ dix ans, le taux de participation aux élections municipales, provinciales et fédérales a considérablement diminué. Selon moi, c'est un signe encourageant. Les électeurs sont de moins en moins dupes des balivernes véhiculées par nos politiciens. Si on veut sauver la démocratie il faut que ceux qui la représentent soient crédibles et dignes du respect des électeurs.
Prenons par exemple le cas des élections municipales du 1ier novembre prochain.
Le maire sortant et chef d'Union Montréal, Gérald Tremblay a, depuis huit ans, démontré qu'il était incapable de maintenir les membres de son équipe dans le droit chemin. Les nombreux scandales et cafouillages sont là pour le démontrer. Évidemment, je ne peux pas cautionner l'incompétence du maire en votant pour Union Montréal.
Louise Harel, chef de Vision Montréal, représente les politiciens de la vieille garde. De plus, son passé souverainiste et le rôle clef qu'elle a jouée dans la saga des fusion-défusion teinteront ses relations avec Québec et Ottawa. Elle sera reçue avec méfiance quand ce ne sera pas avec dédain. Or, Montréal dépend de Québec et d'Ottawa pour financer le moindre projet. Il ne serait pas raisonnable d'appuyer une future mairesse qui risque d'envenimer les relations entre les bailleurs de fonds et Montréal.
Finalement, Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, est le digne représentant de la gogauche québécoise. Les livres qu'il a écrit en disent long sur ce que Montréal risque de devenir sous le règne Bergeron : L'anti-développement : le prix du libéralisme, chez L'Harmattan, à Paris ; Le livre noir de l'automobile, qui fut publié début 1999, aux Éditions Hypothèse ; et Les Québécois au volant, c'est mortel, publié chez Les Intouchables. Faut-il en ajouter ?
Donc, aucun des candidats lorgnant la mairie m'est acceptable. En quoi cela devrait-il m'enlever la légitimité de critiquer la performance du futur maire ou mairesse? Bien au contraire, puisque je n'ai pas cautionné le candidat (e) choisi (e) mes critiques seront d'autant plus objectives et crédibles.
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Le droit de chialer
Jean-Marc Léger, Canoê, 14/10/2009 10h26
Vous avez le choix de vous exprimer en allant voter le 1er novembre ou de vous la fermer durant quatre longues années.