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Vote et droit de critique

Publié le 18 octobre 2009 par Magazinenagg

Vote et droit de critique

Dans le texte qui suit, Jean-Marc Léger défend la thèse qu'il n'est pas légitime de critiquer les politiciens si vous n'allez pas voter.

Je suis en profond désaccord avec ce point de vue.

Depuis environ dix ans, le taux de participation aux élections municipales, provinciales et fédérales a considérablement diminué. Selon moi, c'est un signe encourageant. Les électeurs sont de moins en moins dupes des balivernes véhiculées par nos politiciens. Si on veut sauver la démocratie il faut que ceux qui la représentent soient crédibles et dignes du respect des électeurs.

Prenons par exemple le cas des élections municipales du 1ier novembre prochain.

Le maire sortant et chef d'Union Montréal, Gérald Tremblay a, depuis huit ans, démontré qu'il était incapable de maintenir les membres de son équipe dans le droit chemin. Les nombreux scandales et cafouillages sont là pour le démontrer. Évidemment, je ne peux pas cautionner l'incompétence du maire en votant pour Union Montréal.

Louise Harel, chef de Vision Montréal, représente les politiciens de la vieille garde. De plus, son passé souverainiste et le rôle clef qu'elle a jouée dans la saga des fusion-défusion teinteront ses relations avec Québec et Ottawa. Elle sera reçue avec méfiance quand ce ne sera pas avec dédain. Or, Montréal dépend de Québec et d'Ottawa pour financer le moindre projet. Il ne serait pas raisonnable d'appuyer une future mairesse qui risque d'envenimer les relations entre les bailleurs de fonds et Montréal.

Finalement, Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, est le digne représentant de la gogauche québécoise. Les livres qu'il a écrit en disent long sur ce que Montréal risque de devenir sous le règne Bergeron : L'anti-développement : le prix du libéralisme, chez L'Harmattan, à Paris ; Le livre noir de l'automobile, qui fut publié début 1999, aux Éditions Hypothèse ; et Les Québécois au volant, c'est mortel, publié chez Les Intouchables. Faut-il en ajouter ?

Donc, aucun des candidats lorgnant la mairie m'est acceptable. En quoi cela devrait-il m'enlever la légitimité de critiquer la performance du futur maire ou mairesse? Bien au contraire, puisque je n'ai pas cautionné le candidat (e) choisi (e) mes critiques seront d'autant plus objectives et crédibles.
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Le droit de chialer
Jean-Marc Léger, Canoê, 14/10/2009 10h26

Vous êtes écoeurés d'être pris dans la circulation automobile, de faire des zigzags à travers les nids-de-poule et des rues mal nettoyées et mal déblayées. Vous estimez que les parcs ne sont pas entretenus, que les équipements sportifs sont désuets, que les loisirs sont mal organisés et que les services communautaires sont délaissés. Vous croyez que les employés municipaux sont trop paresseux et qu'ils ne s'occupent pas suffisamment des problèmes des citoyens. Vous avez peur de vous promener le soir, de prendre le transport en commun et vous espérez plus de policiers en service. Vous souhaitez une ville plus propre, mieux aménagée et avec de nouveaux logements abordables. Vous espérez un centre-ville plus dynamique avec de nouveaux commerces de proximité et des entreprises créatrices d'emplois. Vous critiquez parce que vous payez trop de taxes pour la qualité des services que vous recevez et vous êtes convaincus que la ville est mal gérée et surendettée. Vous êtes persuadés que les politiciens sont malhonnêtes et qu'ils s'en mettent plein les poches et pensent plus à leur réélection qu'à servir les citoyens. Sachez que tous ces problèmes sont d'abord et avant tout de votre faute. Parce que vous ne vous informez pas, parce que vous ne vous impliquez pas et parce que vous ne votez pas pour choisir l'homme ou la femme qui vous représentera. Vous êtes responsables de vos malheurs, car vous laissez les autres décider à votre place. Seulement 45% des gens ont pris la peine d'aller voter aux dernières élections municipales, 58% aux élections provinciales et 62% aux élections fédérales au Québec. C'est catastrophique et ce sont les plus faibles taux de votation de notre histoire. Il y a 8000 candidats dans 1107 municipalités qui se présentent aux élections municipales du 1er novembre prochain. Il y a parmi eux des candidats très compétents et dévoués. C'est à vous de les découvrir et de les appuyer. C'est par votre vote que vous permettez à des Barack Obama, René Lévesque ou Nelson Mandela de changer le monde. C'est par votre vote que vous pouvez changer votre monde.

Vous avez le choix de vous exprimer en allant voter le 1er novembre ou de vous la fermer durant quatre longues années.


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