Google Editions fait l'unanimité : une propagande hystérique

Dans les allées de la Foire, on entend plus souvent pester contre Google et Editions, sa future librairie prévue pour juin 2010, accompagné d'éclats de colère. C'est au professeur Roland Reuss que l'on doit l'analyse la plus calme et pragmatique puisqu'il évoque « un énorme fatras de propagande hystérique ». Révolutionner le marché, certes, mais cela se fera en détruisant les acteurs mêmes de ce secteur.
Face à de telles récriminations, Google reste de marbre : « Nous redonnons la vie à ces livres, en les rendant plus visibles pour 1,8 milliard d'internautes, de façon très contrôlée. Ces livres sont à peu près morts dans le sens où ils sont introuvables », défend Santiago de la Mora, responsable des partenariats en Angleterre. Mais qu'importe, l'ire est là, et bien installée.
Editions sera en partie financé par la publicité : finalement, on revient sur le grand projet de la bibliothèque d'Alexandrie, réécrite avec les mots de Google, et dans le cyber espace. Avec option paiement en ligne. Et cette vente de livres en version numérique pour certains, ou en impression à la demande, grâce au partenariat avec Espresso Book Machine ajoute encore plus à la colère ambiante.
D'autant que les lecteurs ebooks ne sont pas les seules cibles : mobiles, portables, tout ce qui a un écran pourra afficher les textes achetés via Google Editions. Un futur pouvoir immense pour la firme californienne sur les éditeurs, comme le remarque Laurent Picard, cofondateur de Bookeen.
Reste alors la décision de New York, rendue le 8 novembre, ou les réactions d'Angela Merkel, farouchement opposée, et plus encore celle de l'Europe, qui vient d'entamer une première vague de riposte avec la mise en ligne d'archives historiques.