après la vision futuriste de
et le texte pour les fans de l'O.M.
le troisième volet de la série est une très courte nouvelle qui se passe près de la gare Saint-Charles à une période trouble de grands travaux
GARE SAINT CHARLES
La pluie fait des claquettesSur le trottoir...
Claude Nougaro
Marseille, mai 2002
Lundi 8 avril 7h30, gare St Charles, direction la passerelle légotique.
L'adolescent tend la main d'un geste mécanique, présente un journal avec son petit sourire froissé.
Les passants pressés prennent les feuilles de mauvais papier au distributeur de nouvelles renouvelées et poursuivent leur chemin.
Le sourire se défroisse, le temps d'un regard échangé avec une brune élancée qui s'élance dans la mêlée matinale.
Mais tout à coup, voici l'orage qui se rapproche. Un jeune homme arrive, muni de choux concurrentiels. Les mains s'emballent sur le gratuit fadasse. La distribution s'accélère. Il se dit « Je dois être le meilleur, « the best » évidemment ! .... » Et l'autre prend un rythme effréné pour la remise de son quotidien invendable.
C'est à celui qui en placera le plus. Leurs bras sémaphorent avec dextérité.
Ils travaillent par tous les temps. Ils se réapprovisionnent en un éclair. Mais voici que des nuages pleurent à chaudes gouttes. La file s'affole, se précipite sous l'averse.
Les journaux passent de la main des passants à leur tête pour les protéger quelques secondes mais deviennent rapidement papiers mâchés jonchant le sol. Le mauvais temps joue «Apocalypse Now » à la marseillaise.
7h40, tout près de la gare St Charles, sur la passerelle.
Une dame âgée vient de tomber, victime d'un glissement. Son pied a dérapé sur la figure détrempée d'un candidat à l'élection présidentielle... les passants compressés ne la voient pas. Elle maudit le ciel, la terre, les vendeurs de journaux et les politiciens en se relevant péniblement.
Bernard Pichardie nouvelle du recueil
Nouvelles FraÎches
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