Cela fait plusieurs mois qu'il fait de la musique sous ce nouveau nom, mais seulement deux mois qu'il attire peu à peu l'attention grâce à des pépites musicales comme "Belong", "Feel it all around" ou "New Theory".
Avant, Washed Out s'appelait Lee Weather et faisait du rock lo-fi. Il s'est inspiré de son passé lo-fi mais aussi de ses potes plus dance (comme Toro y Moi), pour surfer malgré lui au creux de la vague et entrer, un peu sans faire exprès, dans une catégorie musicale que les avant-gardistes classifient déjà en "chillwave".
Il a injecté de la pop dans ses veines et enregistré tout Life Of Leisure fin juin, lorsqu'il a réemménagé dans l'état de Géorgie chez ses parents, il a du se faire bien chier dans leur trou paumé appelé Peach County (il a du sécher la cueillette des pêches...) et a eu tout son temps pour perfectionner ses sons. Il avait tellement rien d'autre à faire qu'il y a mis toute son énergie. Et en deux temps trois...mois, c'était bouclé et ça sortait d'abord en digital chez Mexican Summer puis un mois après dans les bacs. C'est fou de se dire que ce mec a mis quelques mois pour produire un album de qualité remarquable, peut-être bien un des meilleurs de l'année, quand Muse a mis trois ans pour produire un truc pourri.
En écoutant Life Of Leisure (même le titre de son premier EP fait rêver!), on a envie de lui donner la main et de marcher avec lui sur cette petite plage venteuse qui apparaît dans les photos de son album. On s'allongera sur les rochers, les lèvres salées, le coeur léger, et on sniffera de la colle en souriant, et...oh ok j'arrête, mais c'est franchement ça l'effet de Washed Out, rêver, et se sentir perdu dans l'immensité de la nature, se fondre dans les couleurs délavées de la nostalgie. Son album c'est toute une esthétique de la plage, de la détente, de chansons à la fois distantes et pourtant si fortes, dansantes mais si relaxantes. Et cette synthpop de chambre aux arrangements simples mais brillants semble être la retranscription auditive de tout ça. Avec comme point commun des six pistes de son EP un chant lent, flottant, ennivrant. Mais chaque chanson nous transporte dans une ambiance propre: Belong nous fait danser sous la pluie dans une forêt tropicale, Feel it all around est la chanson posée que l'on savoure, Hold Out et Lately nous ramènent dans un club disco, Get Up évoque de la funk eighties en sous-régime un peu répétitive mais plaisante, quant à New Theory c'est une chanson parfaite pour se droguer.
Ernest reste modeste (haha la rime), la célébrité aussi c'est flou pour lui. Il affirme être surpris par l'intérêt qu'on porte à sa musique, et ne pas encore envisager de tournée, malgré l'intérêt grandissant qu'il suscite, parce qu'il a du mal avec ce genre de show, quand t'as un pauvre mec sur scène tout seul avec un ordi et un clavier. Alors pour l'instant il se fait discret. Mais j'aimerais bien le voir en live un jour, et surtout j'aimerais bien écouter aussi les fameuses chansons sorties en cassette en édition limitée (300 exemplaires) dont tout le monde parle.