Les scandinaves sont bien connus pour leur avant-gardisme en matière de législation sociale. Déjà, au début du siècle dernier, ils promouvaient le droit de vote pour les femmes alors que ce n’était même pas l’embryon d’une utopie en France.
Leurs descendants politiques qui siègent à l’Eduskuntatalo perpétuent la tradition dans le monde moderne : le 14 octobre dernier, ils rendent de façon légale l’accès à haut débit pour tous les habitants du pays, soit 5,3 millions de personnes pour un peu plus de 338 000 km².
Le ministère des transports et des communications finnois compte rendre cet accès possible à tous avant la fin juillet 2010. Ainsi, les fournisseurs d’accès ont pour obligation de pouvoir fournir à chacun une connexion d’au moins 1 mégabit/seconde avant cette échéance.
Il faut savoir que les 96% des finlandais se connectent fréquemment au net. Alors, vous allez me dire « un peu facile de légiférer sur une chose déjà acquise concrètement ». D’une part, effectivement la loi suit la norme sociale, mais d’autre part, les 4% non-connectés se révèlent être des populations excentrées, principalement dans le dernier tiers nord du pays. Ces populations connaissent la stigmatisation due à leur éloignement.
Toujours est-il que le gouvernement finlandais ne met pas au rebut ses citoyens car le monde tourne, et la technologie doit être ouverte à tous. Et ceci même s’ils ne représentent pas une manne électorale. Bonne leçon pour nous autres français, donneurs de leçons dans le monde entier…
Le ministre finlandais en charge fait valoir qu’il s’agit d’améliorer la disponibilité d’internet dans ces zones rurales éloignées, améliorant par la même occasion la qualité de vie de ces populations. Cela part du principe que chacun à le droit de vivre dans la société moderne, avec les possibilités pratiques d’internet que nous connaissons, avec entre autre des offres d’emplois sur les sites de recrutement aux opérations bancaires en ligne. C’est un peu comme dans les années 50, où certains voyageaient en voiture, et d’autres étaient obligés de rester à la bonne vieille mule.
Enfin, vous noterez la différence évidente entre la vision finlandaise d’un « internet pour tous » comme nécessité, tant en terme d’insertion sociale que de participation économique, et la vision du « changement » qu’incarne notre gouvernement en France.
Oui, alors je dis vive Hadopi 1 ! Vive Christine Albanel ! Qui, comme d’autres politiques, avaient estimé que internet ne pouvait être considéré comme un « droit fondamental ». J’en appelle donc à leur conscience, et les invite, comme il est d’usage en ce moment en France en ce moment car on n’invente rien, à prendre exemple sur ce pays scandinave.
Ikarus.