Editors – In this light and on this evening (****1/2)
Après Bloc Party, Franz Ferdinand et les Yeah Yeah Yeahs, maintenant Editors. Apparu au milieu des années 2000 en plein retour du rock aux guitares frénétiques, le groupe britannique se convertit à son tour aux synthétiseurs et à l’électronique pour son troisième album. « In this light and on this evening » s’inscrit dans un mouvement de fond visant à remettre le groove au premier plan.
Et il faut dire que le résultat est accrocheur. Difficile de résister aux mélodies entêtantes de « Papillon » ou « You don’t know love » qui vous restent des jours dans la tête. Moins enchevêtrés, les instruments ont chacun la place de s’exprimer. Si la guitare est ainsi plus effacée, elle n’en a que plus de force à chacune de ses apparitions. Boîtes à rythme et batterie se partagent de même les rythmiques à tour de rôle.
Un paysage urbain de nuit
La voix grave et profonde de Tom Smith fait ici merveille. Elle donne corps aux tonalités lugubres et inquiétantes du disque, seulement allégées par la présence de quelques chœurs. « In this light and on this evening » est un peu la photographie d’un paysage urbain la nuit (« London’s become the most beautiful thing I see »). Cinématographique, la musique nourrit ainsi tout un tas d’images plutôt sombres, alternant plages agressives et mélancoliques.
De l’absence de dieu à la peur de faire partie des laissés pour compte, l’album n’entrevoit que très peu la lumière. « I don’t want to be left out or get fucked » se lamente le narrateur d’«Eat raw meat=blood drool ». Mais on sent qu’il est sans doute trop tard. « You don’t feel love like you used to / You don’t feel love like you did before », prévient Editors sur « You don’t know love » avant d’ajouter « They took what once was ours » (« The Big Exit »). La partie est déjà perdue.
KidB
Ici, l'interview d'Editors.
Papillon :
You don't know love :
The Big Exit :