Les spectaculaires manifestations organisées par la FNSEA hier me laissent dubitatif.
D’une part, il est exact que les agriculteurs français subissent, en 2009, un baisse de leurs revenus d’entre 10 et 15% selon leurs productions. Après les producteurs de lait (qui se plaignaient d’ailleurs du peu de soutien de la dite FNSEA), il semble là que la baisse des cours mondiaux atteigne notablement la profession.
Il faut néanmoins savoir que la FNSEA est aux mains des gros céréaliers, véritables gentlemen-farmers, industriels, qui n’ont plus de paysan que le nom, et qui ont, depuis toujours, monopolisé l’essentiel des aides et subventions européennes. Si la FNSEA bouge, c’est que ces gens là, gros pollueurs, estiment que la baisse de leur fortune atteint des proportions qui leur sont insupportables. Comme d’habitude, ils s’appuient, via FNSEA, sur la mobilisation des petites et moyennes exploitations pour défendre des revenus plus que confortables.
Il faut savoir aussi que, depuis la fin des années 60, la FNSEA a toujours soutenu les gouvernements de droite, appelant presque ouvertement au vote Sarkozy en 2007, et fournissant d’abondance ministres et conseillers ministériels. Et la masse des paysans s’est régulièrement faite entuber par ces mêmes gouvernements avec quelques actions symboliques de la dite fédération.
C’est une des raisons pour lesquelles ce mouvement m’inspire des sentiments mitigés. Tout en reconnaissant que la paysannerie française est en train de donner des leçons de mobilisation au reste des travailleurs, ouvriers et employés, du privé et du public, français.
Reste à savoir comment la FNSEA va, comme d’habitude, enterrer ce mouvement d’ampleur au bénéfice des businessmen de l’agriculture.
- Visite-surprise à Grandange (tout en évitant l’usine…): “J’ai l’impression qu’il est venu à Gandrange comme le ministre de la défense va à Kaboul en Afghanistan : sans prévenir et entouré de gardes du corps. Pourtant, les Mosellans ne sont pas des talibans !”. Le Monde. L’essentiel était de faire les journaux télévisés sans manifestations ni jets de chaussures.
- “Nourrir la planète en 2050, un défi déjà d’actualité”. Le Monde.
- “La faiblesse du dollar menace la reprise mondiale”. Le Monde. La faiblesse du Dollar ou la politique monétariste de l’Euro ?
- “D’autres présidents ont abusé de leur pouvoir, nous le savons d’expérience. Mais ils l’ont fait dans une paradoxale conscience qu’ils discréditaient leur fonction, qu’ont illustré leurs ruses, cachotteries ou mensonges. Rien de tel depuis 2007 avec une présidence qui revendique, sans fard, en l’accompagnant d’une brusquerie à la limite de la grossièreté, l’extension infinie de sa domination, de ses réseaux, de ses protégés”. Edwy Plenel dans MédiaPart.